Agrégats monétaires de la zone euro (novembre 2014)

Le manque de culture monétariste parmi les journaleux et les bonimenteurs que sont la plupart des intervenants sur les marchés est quand même étonnant mais il ne faut pas s’étonner que les bons spéculateurs toujours discrets profitent des erreurs des idiots inutiles qui deviennent alors miraculeusement utiles…

Ainsi par exemple, tous ces idiots sont persuadés que les Marioles de la BCE vont inonder le marché de plus de 1 000 milliards d’euros, ce qui va créer une abondance de liquidités alors que la BCE ne prêtera que l’argent que les banques déposeront en retour, ce qui est une opération qui n’aura aucune incidence sur la masse monétaire, mais cette manip a fait et fera baisser les rendements des mauvais bons des Trésors, donc de faire monter les prix des contrats, ce qui a pour conséquence de créer une gigantesque bulle obligataire qui ne fera qu’aggraver la situation dans la vieille Europe continentale.

Les données les plus pertinentes sont les agrégats M1, M2-M1 et M3-M2 à relativiser par rapport au PIB (en %) et par rapport aux Etats-Unis qui est la référence en la matière car l’argent y est resté sain sans création monétaire après l’éclatement (par le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke) de la bulle qui s’était développée en M3-M2.

Ainsi, il apparait clairement une augmentation totalement anormale de M1 (dans la zone euro) à partir de 1999 qui atteint maintenant 60 % du PIB,

Document 1 :

Avant la convergence des monnaies préludant à l’adoption de cette monnaie unique contre nature qu’est l’euro, la structure des agrégats était acceptable avec M1 qui représentait entre 25 et 30 % du PIB, dans une proportion proche de celle qui prévalait alors aux Etats-Unis.

Cependant, par la suite, M1 est tombé à 16 % (par rapport au PIB) aux Etats-Unis, ce qui montre qu’il n’y a pas eu de création monétaire pendant cette période dans ce pays, mais ce rapport a augmenté dans la zone euro pour se situer maintenant à ce niveau tout à fait hors normes de 60 %, ce qui est le résultat d’une création monétaire létale.

L’adoption de l’euro a laissé se développer sans sanction possible (ou sans frein naturel) une hypertrophie en M1. De l’argent non gagné a été distribué en masse : plus de 4 000 milliards d’euros se trouvent ainsi indûment dans les poches et sur les comptes courants des malheureux Euro-zonards

Document 2 :

… alors qu’ils auraient dû se trouver dans les trésoreries des entreprises, c’est à dire en M3-M2 qui ne représente plus que… 6,5 % du PIB !

Document 3 :

Il aurait fallu que cette situation évolue comme aux Etats-Unis, avec une baisse relative de M1 (qui aurait dû tendre vers 16 %) et une augmentation relative de M3-M2 (qui aurait dû dépasser les 30 %).

M3-M2 ne se monte qu’à 635 milliards d’euros, c’est-à-dire au même niveau qu’en 1996, ce qui est dramatiquement faible compte tenu de l’inflation (les chiffres sont évidemment en euros courants),

Document 4 :

Il y a eu une sorte de chassé-croisé entre M1 et M3-M2, les Euro-zonards s’étant indument accaparé l’argent qui aurait dû rester dans les comptes des entreprises,

Document 5 :

Dans ce document 5, les lignes en pointillés représentent l’évolution qui aurait dû être celle de M1 et de M3-M2 (par rapport au PIB), à l’image de ce qui en a été aux Etats-Unis qui sont la référence.

En fait, les salariés, les fonctionnaires et tous les parasites qui profitent des divers organismes étatiques ont confisqué globalement plus de 4 000 milliards d’euros qui auraient dû rester dans les comptes des entreprises qui sont de ce fait à l’agonie.

Pas de bénéfices, pas d’investissements, donc pas de croissance, c’est-à-dire pas de création de richesse ni de création d’emplois.
Tout est simple.

Une baisse de 1,5% de M2-M1 aurait dû se manifester par un bond prodigieux de la croissance car cela aurait signifié que les Euro-zonards diminuaient leur épargne pour augmenter leurs achats, ce qui aurait dû stimuler la croissance, or il n’en est rien : cette baisse de M2-M1 signifie que les malheureux Euro-zonards sont obligés de puiser dans leur épargne pour vivre,

Document 6 :

La situation dans la zone euro est donc maintenant totalement incontrôlable, irrécupérable à cause de l’hypertrophie de plus de 4 000 milliards d’euros en M1.
C’est tellement gros que personne ne la voit, à part une exception qui s’exprime…

Compte tenu du même type de déséquilibres dans la structure des agrégats, M3 évolue en France comme dans la zone euro.

Document 7 :

Enfin, il est vraiment étonnant que personne ne voit que ce ne sont pas les Marioles de la BCE qui sont les initiateurs de la création monétaire : c’est M1 qui augmente, indépendamment de la politique menée par la BCE, de 100 milliards d’euros en novembre, dernier chiffre publié à ce jour,

Document 8 :

Le QE des Marioles de la BCE n’est qu’un artifice qui n’aura aucune incidence sur la masse monétaire.

***

L’argent sain est le premier pilier des Reaganomics. Le problème essentiel à résoudre pour refaire partir la croissance sur des bases saines, c’est-à-dire sur de l’argent sain, serait donc de faire éclater cette hypertrophie en M1 (et d’en supprimer les causes, c’est-à-dire de sortir en douleur de l’euro-système), ce qui permettrait donc de mettre fin à la distribution d’argent non gagné, ce qui est difficile à mettre en œuvre auprès du peuple de gauche qui en est le principal bénéficiaire.

Comment se fait-il que les malheureux Euro-zonards, aient pu tomber dans ce piège grossier tendu par les monétaristes américains qui auront ainsi gagné cette première guerre monétariste mondiale en affaiblissant considérablement et durablement leurs concurrents pour garder leur leadership sur le monde libre ?

8 réflexions sur “Agrégats monétaires de la zone euro (novembre 2014)”

  1. Héfaillitos, la faillite c'est bientôt, barrez-vous

    C’est le résultat de 40 ans de gabegie.
    Quand M.pompidou et Giscard ont inventé la dette publique financée par les banques privée à 3% d’interet…

    Les politiques ont dépensé beaucoup plus que l’argent qui rentre dans les caisses via les divers impots.
    Cette petite boule de neige est devenue un énorme boule. Aujour’dhui insoutenable.

    Mais on appelle officiellement cela « l’état social », « la redistribution » sauf que c’est de l’argent qui n’a pas été gagné qui est redistribué.
    Et ce mensonge grossier arrange tout le monde : les chomeurs, retraités rsa… qui consomment sans produire, Les gens qui ont dans la famille un chomeur/rsa/retraité qu’ils n’ont pas à entretenir eux mêmes.
    Et cela arrange aussi les entreprises auprès desquelles consomment ces chomeurs, retraités, rsa.
    si on leur supprimait toute les recettes de ces consommateurs, toutes les boites feraient faillite illico.
    Le système étatique est un mensonge accepté de tous car il arrange tout le monde.

    Mais comme la petite boule de neige est devenue un énorme boule. Aujour’dhui elle est insoutenable.
    Le système est bloqué.
    Comme un serpent qui se mord la queue. (ouroboros par exemple)
    Et le serpent, je vous garantis qu’il va bientôt faire sa mue.

    Les politiques ne cesseront jamais de vendre des fausses promesses fiancées via de la dette.
    De même les banquiers n’attendent qu’une chose : que les affaires repartent pour engranger les bénéfices sur les prets immobiliers et une nouvelle dette publique saine.

    Il suffit de faire faillite pour remettre à zéro les compteurs et repartir pour 50 ans de croissance.
    Avant, ça se faisait via inflation : les preteurs et épargnants étaient perdants.
    Désormais, les banques centrales des états vont participer à la liquiidation des dettes : les risque n’est plus commun selon le montage de Draghignol jeudi dernier. C’est comme si l’euro n’existait officiellement plus.

    Il suffira de voler les contrats d’assurance vie des français pour remettre à zéro les choses et que les affaires repartant. Merci les gentils nouvriers et travailleurs qui ont bossé dur pour épargner. Dommage pour les gens qui auront hérité et revendu leur maison de famille mais pas encore dépensé leur argent..

    C’est ce que souhaitent nos politiques, et nos banquiers. Remettre tout à zéro pour recommencer, vous savez, le fameux serpent qu fait peau neuve. Regardez comme on porte aux nues un bolchévik élu en Grèce. Maintenant que la finance et les banques se sont délestées dettes, l’impensable en 2008 peut se produire : la faillite de la GRèce. C’est plus facile à comprendre pour le reste du monde si on fait faillite et qu’on vole votre argent quand un bolchévik est là…. chacun des partis politiques sert à quelque chose en ce bas monde… sinon, la presse, qui appartient à quelques tablées d’aciotnnaires, leur vomirait dessus.
    comme ce fut le cas sur Papandréou, qui proposait aux grecs un référendum sur l’austérité/sortie de l’eurozone tandis que la finance et les banques détenaient la dette.

    Merci au passage les cons-tribuables français d’avoir racheté 50 milliards de dette grèque insaolvable. Merci encore mossieur sarkozy, héros du monde libre, qui a remboursé les preteurs internationaux avec les impots des français… d’ailleurs en 2010 à l’été, il a pris soin de faire supprimer le délit de hautes trahison que l’on pouvait retenir contre un président… ce n’est surement pas par hasard, il savait très bien qu’il ne défendait pas les intéret des français.

    Je note aus passage, le seul commentaire de M.Chevallier s’est révélé parfaitement judicieux : prendre des dollars…. cela date de l’euro à 1,6… qui est désormais à 1,14 dollars… 46% de gain en 3 ans. Mieux que les stratéges obligataires divers.

  2. M. Chevallier,

    « ce qui est une opération qui n’aura aucune incidence sur la masse monétaire. »
    « Le QE des Marioles de la BCE n’est qu’un artifice qui n’aura aucune incidence sur la masse monétaire »

    Concrètement, ce sera de la monnaie banque centrale, qui se situe dans M0 (hétérogène) mais pas dans M1, ou bien c’est encore autre chose ?

    1. Non : c’est de l’argent prêté par la BCE qui revient dans ses comptes : ça tourne sur un effet de dates de valeur. A la limite, ces €1 000 mds devraient se manifester par une bulle en M3-M2 car ça passe dans la trésorerie des bk donc d’entreprises !

    1. Une obligation a un prix et un taux d’intérêt.
      Quand la demande pour l’obligation augmente, son prix augmente et le taux des nouvelles obligations émises du même type diminue (et inversement).

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