Agrégats monétaires français, €ffondrement (juillet)

Les gens de la Banque de France ne publiaient pas les données des agrégats monétaires (sans donner d’explications) contrairement à ce que faisaient la plupart des pays de la zone euro (ce qui montre leur ignorance totale en matière de monétarisme). Curieusement, ils le font depuis un certain temps et ils les mettent à jour presque normalement maintenant…

Les données les plus pertinentes sont les agrégats M1, M2-M1 et M3-M2 par rapport au PIB (en %).
Elles font apparaitre une phase de création monétaire de 2004 à 2008, de la part des Français qui en ont profité pour augmenter leur épargne (M2-M1) et de la part des entreprises dont les trésoreries (M3-M2) ont augmenté anormalement, ce qui a été à l’origine des grandes turbulences passées,

Document 1

Avant la convergence des monnaies préludant à l’adoption de cette monnaie contre nature qu’est l’euro, la structure des agrégats était pourtant satisfaisante avec M1 qui représentait 18 % du PIB et M3-M2 aux alentours de 28 % (du PIB).
Il aurait fallu que cette situation évolue favorablement, comme aux Etats-Unis, avec une légère baisse relative de M1 (qui aurait dû tendre vers 16 %) et une augmentation relative de M3-M2 (qui aurait dû dépasser les 30 %),

Document 2 :

Malheureusement, il n’en a pas été ainsi et l’adoption de l’euro a laissé se développer sans sanction possible (ou sans frein naturel) une hypertrophie en M1.
De l’argent non gagné a été distribué en masse : près de 300 milliards d’euros se trouvent ainsi indûment dans les poches et les comptes courants des Français

Document 3 :

alors qu’ils auraient dû se trouver dans les trésoreries des entreprises, en M3-M2,

Document 4 :

M3-M2 ne représente plus que 16 % du PIB alors que cet agrégat aurait dû en représenter le double si on se réfère à la situation passée et à celle qui prévaut aux Etats-Unis,

Document 5 :

En fait, les salariés, les fonctionnaires et tous les parasites qui profitent des divers organismes étatiques se sont accaparé globalement environ 300 milliards d’euros qui auraient dû rester dans les comptes des entreprises qui sont de ce fait à l’agonie.
Pas de bénéfices, pas d’investissements, donc pas de croissance, c’est-à-dire pas de création de richesse ni de création d’emplois.
Tout est simple.

Le résultat de l’évolution de ces agrégats monétaires est que la France se distingue de la plupart des autres pays de la zone euro avec une baisse de M3 d’une année sur l’autre de 1,0 %, ce qui aurait dû entrainer une croissance forte avec une structure normale de la masse monétaire, c’est-à-dire sans hypertrophie), contre une augmentation de 1,8 % au niveau de la zone euro en concordance avec une croissance très faible voire nulle,

Document 6 :

L’argent sain est le premier pilier des Reaganomics. Le problème essentiel à résoudre pour refaire partir la croissance sur des bases saines, c’est-à-dire sur de l’argent sain, serait donc de faire éclater cette hypertrophie en M1 (et d’en supprimer les causes, c’est-à-dire de sortir en douleur de l’euro-système), ce qui permettrait donc de mettre fin à la distribution d’argent non gagné, ce qui est difficile à mettre en œuvre auprès du peuple de gauche qui en est le principal bénéficiaire.

Comment se fait-il que les Français, comme les autres malheureux Euro-zonards, aient pu tomber dans ce piège grossier tendu par les monétaristes américains qui auront ainsi gagné cette première guerre monétariste mondiale en affaiblissant considérablement et durablement leurs concurrents pour garder leur leadership sur le monde libre ?

5 réflexions sur “Agrégats monétaires français, €ffondrement (juillet)”

  1. Cher monsieur Chevallier bonjour.

    J’ai ici la « balance sheet » (le bilan comptable) de l’ensemble des menages et corporations (non financial et financial) aux Etats Unis actualise tous les trimestres par la FED. http://www.federalreserve.gov/releases/z1/current/z1r-5.pdf

    On mesure a quel point les Americains et les entreprises americaines se sont enrichis depuis la crise.

    Je trouve les actifs financiers des entreprises (hors banque) a 16428 Mds au Q1 2014. (page 2, ligne 7)

    (1)Je cherche une statistique sur le « cash et cash equivalent » des entreprises americaines
    (2) N’ayant aucune formation en economie, et pour une meilleure comprehension, comment tous ces chiffres sont relies a vos aggregats Mi ?

    Merci d’avance.

    Cordialement
    Stephane

      1. Aaaah magnifique merci… Meme s’il sagit des etablissements financiers 🙂
        Voila un site fabuleux avec de belles syntheses de tout un tas de donnees. C’est tres bien fait, c\est excellent. Ca va donner des munitions pour ecraser du gauchiste dans le journal de reference 🙂

        Merci
        Stef

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