Agrégats monétaires pour les nuls de la zone euro (février 2017)

L’argent sain est le premier pilier des Reaganomics disait Arthur, Laffer, car la richesse des nations (et de leurs habitants) dépend pour l’essentiel de l’évolution et de la structure des agrégats monétaires qui permettent de mettre en évidence la présence d’une création monétaire létale à terme…

C’est tellement important (et évident pour tout monétariste normalement constitué) que le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke, a fait supprimer (dès avant sa prise de fonction à la tête de la Fed) la publication des chiffres de M3 pour que les personnes en dehors de la Fed ne puissent plus disposer de cet instrument d’analyse, ce qui lui a permis (et à ses acolytes) de restaurer (relativement tranquillement) ces fondamentaux mais en créant la plus grande crise après la Grande Dépression et en flinguant au passage pour l’exemple la banque des frères Lehman.

Ces analyses monétaristes sont tellement importantes qu’elles sont même maintenant confinées dans le cercle restreint des gens de la Fed (elles ne sont plus développées par des universitaires ni publiées comme du temps de Milton Friedman) pour leur seul usage.
Elles sont donc plus ou moins confidentielles mais il est quand même possible de comprendre les décisions du FOMC à partir des chiffres disponibles des agrégats M2 et M1…

En Europe, et en particulier en France, la culture monétariste est totalement absente à tel point que les Marioles de la BCE osent publier des chiffres des agrégats qui ne correspondent pas à la réalité, cf. mes analyses antérieures.

Donc, quid de la zone euro ?

D’après les derniers chiffres disponibles, la masse monétaire M3 de la zone continue à augmenter si bien que la création monétaire est globalement de l’ordre de 3 000 milliards d’euros,

Document 1 :

Ce chiffrage de création monétaire globale résulte d’une hypertrophie de M1 de l’ordre de 3 000 milliards d’euros,

Document 2 :

En effet, M1 devrait ne représenter que 13 % du PIB comme aux Etats-Unis (compte tenu du fait qu’une part importante des billets en dollars se trouve à l’étranger, ce qui n’est pas le cas des euros).
M1 se montait fin février 2017 à 4 496 milliards d’euros alors que cet agrégat aurait dû se monter à 1 419 milliards correspondant à 13 % du PIB annuel (10 915 milliards, en admettant que la croissance du PIB nominal en ce 1° trimestre soit du même ordre que celle du 4° trimestre 2016 par rapport au trimestre précédent), ce qui conduit à chiffrer l’argent non gagné en M1 à 3 077 milliards.

Cependant, si les malheureux Euro-zonards ont de l’argent non gagné sur leurs comptes courants, ils n’ont pas assez d’épargne, toujours par référence aux Américains.
En effet, M2-M1 devrait se monter à 40 % du PIB, soit 4 366 milliards d’euros alors que cette épargne n’est que de 2 893 milliards, ce qui fait un manque (par rapport à la norme) de 1 473 milliards,

Document 3 :

Cette insuffisance d’épargne est grosso modo compensée par une hypertrophie de l’agrégat M3-M2 qui se monte à 4 082 milliards d’euros alors qu’il devrait se monter, toujours par référence aux Etats-Unis où l’argent y est sain, à 25 % du PIB soit 2 730 milliards, ce qui conduit à chiffrer une création monétaire de 1 352 milliards,

Document 4 :

Donc, globalement, à la création monétaire en M1 de l’ordre de 3 000 milliards d’euros, il faut ajouter celle en M3-M2 qui est compensée par un trou en M2-M1.
Ce sont là des ordres de grandeur fiables qui donnent une image la plus fidèle possible de la réalité.

L’abandon des monnaies nationales a supprimé les mécanismes régulateurs qui existaient dans chaque nation, ce qui a donc conduit à une création monétaire qui s’accentue et qui est bien visible sur tous les graphiques,

Document 5 :

L’évolution de ces agrégats dans la zone euro est assez déconcertante, ce qui correspond bien au foutoir qui y règne, pour reprendre l’expression du Donald,

Document 6 :

Fin décembre 2016, les malheureux Euro-zonards ont cassé leur tirelire en sortant 124 milliards d’euros de leurs caisses d’épargne

Document 7 :

… dont il ne restait plus que 70 milliards supplémentaires dans leurs comptes courants et dans leurs portefeuilles,

Document 8 :

L’augmentation de M1 est de l’ordre de 8 à 10 % d’une année sur l’autre depuis l’adoption de l’euro…

Document 9 :

alors que la croissance du PIB nominal n’est que de 2,4 %, ce qui montre bien l’importance de cette création monétaire en M1 que rien n’arrête,

Document 10 :

Il s’agit manifestement d’argent non gagné donné sans contrepartie d’un travail réel, c’est-à-dire pour l’essentiel des aides dites sociales (et non pas à une généralisation de Pénélopes…)

Cette création monétaire ne profite même pas finalement aux malheureux Euro-zonards puisqu’ils sont obligés de désépargner pour survivre, alors que le gros problème aux Etats-Unis est que les ménages épargnaient trop par crainte de l’avenir Obabamesque et Illarien,

Document 11 :

***

J’ai révisé à la hausse la création monétaire en M3-M2 par rapport à mon étude précédente car, compte tenu de la part de cet agrégat dans le PIB des Etats-Unis, de 25 % avant l’arrivée de B-2, ce chiffre doit être considéré comme un maximum à ne pas dépasser.

Les Américains ont donc bien joué, c’est-à-dire bien défendu leur leadership sur le Monde libre en incitant les Européens à adopter cette monnaie unique contre nature qu’est l’euro.
Seuls les Anglais ne sont pas tombés dans le piège, en sortant même de l’U.E. !

Le manque de culture économique et surtout monétariste des Européens du continent est quand même étonnant et il a des conséquences considérables.
Evidemment, cette ignorance des fondamentaux économiques et financiers est particulièrement importante en France.

Normalement, ce sont les gens de la banque centrale qui doivent maitriser et gérer ces problèmes mais comme je l’ai déjà écrit, la Banque de France et son gouverneur ont la réputation d’être particulièrement nuls dans leur domaine de compétence, déjà jugés nuls (par rapport à mes analyses) par la 17° Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris, nuls et archi nuls en monétarisme

Tout est simple finalement.

Cliquer ici pour accéder aux chiffres des agrégats monétaires publiés par la BCE.
Cliquer ici pour lire mon article précédent sur les agrégats monétaires de la BCE.
Cliquer ici pour lire mon article confirmant que la Banque de France et son gouverneur ont été jugés nuls par la 17° Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris.

9 réflexions sur “Agrégats monétaires pour les nuls de la zone euro (février 2017)”

  1. Nous avons une richesse virtuelle fabuleuse ! D’ailleurs, c’est parce que nous sommes si riches que l’UK quitte l’EU, elle n’a plus les moyens de nous suivre…
    Nous sommes tellement riches, que nous importons tous les pauvres migrants du monde entier pour partager notre infinie richesse.

    Il est temps de donner une grande leçon d’écoconomie au reste du monde. Maintenant, nous sommes tous des €Fillonnaires, avec un €salaire €niverselle en Hamon, pour une €Macron partie, en Mélanchon le tout, sans La Pen de décevoir, car le reste c’est dix sous.

    Heureusement, personne ne vous comprend, Mr JP Chevallier, sinon il y aurait du sang sur les murs, des cris dans la rue et des larmes dans les chaumières…

  2. Qui d’autre que vous pour donner ces infos. Merci.
    Bien sûr que l’argent sain est le premier pilier du monde.
    Sans saine monnaie rien n’est possible.

  3. creation monetaire due a  » aides dites sociales »

    incluriez vous le montant des retraites versees aux baby boomers dans la categorie « aides dites sociales »?

    1. Mon petit doigt me dit que de l’argent sorti d’un mécanisme structurellement déficitaire, oui, c’est de l’argent non gagné.

  4. Je lit l’argent sain est le premier pilier des Reaganomics mais alors pourquoi la dette américaine équivaut la dette de Espagne au niveau PIB (parfait équilibre entre richesse et dettes ) une petite explication serait la bien venu pour moi et d’autre personnes qui pense un peux comment moi, merci

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