Rien ne va plus ! D’après les derniers chiffres publiés par la Fed vendredi soir, les Américains continuent à augmenter leur épargne de précaution qui a atteint un sommet de 7 316 milliards de dollars à la fin de la semaine finissant au 18 juillet,
Graphique 1 :
L’augmentation est de 6,3 % d’une année sur l’autre, proche du seuil critique des 7 % correspondant à la croissance zéro,
Graphique 2 :
L’amélioration observée du 1° janvier 2011 à fin mai n’aura été qu’éphémère : la tendance lourde et longue est haussière,
Graphique 3 :
Quand les Américains augmentent leur épargne de précaution, la croissance du PIB diminue (avec un léger décalage), et inversement,
Graphique 4 :
Conséquence logique : le taux de croissance du PIB (d’une année sur l’autre) baisse depuis le point haut du 3° trimestre 2010 (elle était alors de 3,5 %) pour tomber à 1,6 % au 2° trimestre passé et 1,1 % selon mes prédictions actuelles pour ce 3° trimestre qui vient de commencer, soit de 0,3 % par rapport au trimestre précédent en taux annualisé, voire une croissance négative si les dominos euro-zonards commencent (enfin) à tomber,
Graphique 5 :
Pour rappel : la politique monétaire menée par la Fed ne crée pas un seul dollar : la fameuse planche à billets est au point mort,
Graphique 6 :
Le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke, a fait supprimer la publication des chiffres de M3 lors de son arrivée à la présidence de la Fed pour que l’on ne puisse pas déceler la bulle en M3-M2 qu’il a laissée se développer pour la faire éclater formidablement en créant un choc mondial qui a culminé lorsqu’il a provoqué (avec le gouvernement) la faillite de la banque des frères Lehman.
Milton Friedman a toujours dit que l’euro ne survivrait pas à un choc mondial. B-2 l’a fait.
Les rendements des bons des Trésors des pires de ces cochons de pays du Club Med, ceux de la Grèce d’abord, ont commencé à augmenter. Ce furent les premières manifestations des tensions internes de la zone euro. Les autres ont suivi et, actuellement, ce mouvement reprend de l’ampleur.
Comme la croissance du PIB dans la zone euro dépend de celle des Etats-Unis, la baisse de la croissance américaine s’y répercute déjà, ce qui précipitera la chute des dominos euro-zonards.
L’action de B-2 s’inscrit dans l’orthodoxie des analyses des Reaganomics.
L’élimination de ces concurrents européens peut se faire en ce moment de calme mondial relatif.
Par la suite, dans les années et décennies à venir, l’hyper puissance américaine ne sera plus handicapée par la vieille Europe trop affaiblie. Elle pourra alors gérer sereinement ses relations qui pourraient être conflictuelles avec la Chine, puissance montante et concurrente à terme.
Comme aimait à le rappeler ce bon vieux Greenspan : l’essentiel est que l’Amérique garde son leadership mondial, en affaiblissant ses adversaires et concurrents (en agissant pour augmentater le désordre qui y règne ordinairement).
La guerre de ce XXI° siècle est d’abord et avant tout monétariste. Les morts sont moins nombreux mais les dommages seront très importants.