Angela, le pouvoir, les élections et l’€

Comme je l’ai écrit précédemment, il semble qu’il y ait un revirement politique total d’Angela à la suite de l’élection du petit père des peuples € zonards et de la chute historique des taux en fin de semaine dernière…

En effet, elle déclare maintenant qu’elle est favorable au développement d’une intégration au sein de l’euro système, c’est-à-dire à une perte de souveraineté des Etats au profit d’une entité centrale, à savoir une zone euro transformée à terme en une fédération européenne, sans le pire des cancres, les Hellènes jouant le rôle d’épouvantail.

De cette façon, elle se prépare à rester au pouvoir, ce qui est le plus important pour tout apparatchik de la nomenklatura, dirigeant une grande coalition avec une gauche proche de la nôtre.

Le problème le plus important étant en cours résolution (la sortie de la Grèce de l’euro système sans chute létale de dominos), il ne resterait plus qu’à juguler les déficits publics, ce qui est faisable, et à continuer à recapitaliser les banques, ce qui se fait plus ou moins bien.

Certains médias commencent à publier des articles dans le sens que je développe depuis un certain temps avec mes calculs de leverage selon les règles édictées par ce bon vieux Greenspan.

Les besoins en capital des banques européennes sont considérables : 1 300 milliards d’euros pour celles qui font partie des banques systémiques mondiales d’après mon chiffrage, ce qui est un ordre de grandeur en concordance avec d’autres estimations, comme celles de Goldman Sachs qui évalue les cessions de banques européennes à 2.000 milliards de dollars et mon extrapolation des chiffres de l’Autorité bancaire européenne (EBA) qui est de 2 000 milliards d’euros environ.

A la suite des déclarations d’Angela et de ses collaborateurs comme Wolfgang Schäuble, les rendements des bons des Trésors ont remonté de leurs plus bas historiques (ainsi que les cours des actions, ce qui est logique),


Une fois de plus, les Américains, dont Obaba, ont lourdement insisté pour qu’Angela fasse ces déclarations, ce qui sauve les apparences (en ne faisant pas plonger les marchés) et ce qui plombe irrémédiablement la vieille Europe dans le désordre et le marasme, ce qui est très exactement l’objectif des Américains comme je l’ai écrit à maintes reprises.

L’Europe socialiste voulue par sa nomenklatura pourrait effectivement prolonger son existence dans la mesure où les Allemands continuent à accepter de payer pour les cochons de pays du Club Med qui en feront encore partie, comme le font les Français avec les Corses et les Italiens du Nord avec ceux du Sud.

En effet, les problèmes les plus importants ne seront jamais résolus, à savoir les écarts de compétitivité entre les nations de la zone comme le montrent les déficits persistants et de plus en plus importants de la balance commerciale française alors que celle de l’Allemagne est de plus en plus excédentaire.

Angela est la seule dirigeante politique de la zone qui a le mérite d’aborder ce problème.

Cliquer ici pour voir un de mes articles sur l’extrapolation des chiffres de l’Autorité bancaire européenne.

10 réflexions sur “Angela, le pouvoir, les élections et l’€”

  1. Syrisa, le parti de la gauche radicale sera probablement élu, sauf si fraude électorale de la part des militants pro-euro.

    La BCE mettra fin au refinancement des banques privées grecques.

    Deux solutions :
    – sortir de l’euro
    – imprimer des euros

    Espérons que Syrisa choisisse la seconde solution qui aura pour conséquence la disssolution de la zone euro.
    (ou l’invasion militaire de la grèce par les allemands LOL).

  2. Jeudi 7 juin 2012 :

    L’Espagne emprunte 2,074 milliards d’euros, mais à un coût très élevé.

    L’Espagne a levé jeudi 2,074 milliards d’euros en obligations, un peu plus que prévu, grâce à la forte demande des investisseurs, mais a dû concéder des taux d’intérêt en hausse sur l’échéance-phare à dix ans, au dessus de 6%.

    Le taux à 10 ans a atteint 6,044%, contre 5,743% lors de la dernière émission similaire, le 19 avril 2012, selon un communiqué de la Banque d’Espagne.

    Les taux sont également en forte hausse pour les obligations à plus court terme : pour l’emprunt à quatre ans, le taux a atteint 5,353%, contre 4,319% lors la précédente émission comparable.

    Enfin, pour l’emprunt à deux ans, le taux a atteint 4,335%, contre 3,463% lors de la précédente émission.

    L’Espagne est au coeur des inquiétudes des marchés, depuis la demande d’aide publique historique de plus de 23 milliards d’euros formulée en mai par Bankia, troisième banque du pays par actifs, les investisseurs craignant qu’elle ne puisse assumer seule ses obligations financières et doive demander une aide extérieure.

    Les analystes chiffrent la facture entre 60 et 200 milliards d’euros, mais le ministre espagnol du Budget a assuré mardi que le chiffre ne serait pas très élevé.

    (©AFP / 07 juin 2012 11h32)

    En clair :

    L’Espagne est foutue.

  3. Jeudi 7 juin 2012 :

    Le fonds chinois CIC réduit ses avoirs UE.

    Le président du fonds souverain chinois CIC, Lou Jiwei, a déclaré que son institution réduisait ses avoirs en actions et en obligations européennes, en considérant que le risque d’éclatement de la zone euro augmente, dans une interview au Wall Street Journal aujourd’hui.

    « Il y a un risque d’éclatement de la zone euro et ce risque augmente », a dit M. Lou au quotidien économique.

    « Actuellement, nous trouvons qu’il y a trop de risques sur les marchés publics européens », a ajouté le président du CIC dans son premier entretien accordé depuis cinq ans à un média étranger, toujours selon le Wall Street Journal.

    M. Lou a précisé que le CIC avait réduit depuis longtemps son exposition aux pays européens périphériques.

    Il n’a pas précisé ce qu’il entend par pays périphériques, mais l’expression fait probablement référence à la Grèce, à l’Irlande et au Portugal et peut-être à l’Italie et à l’Espagne, selon le Wall Street Journal.

    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2012/06/07/97002-20120607FILWWW00528-le-fonds-chinois-cic-reduit-ses-avoirs-ue.php

  4. « elle déclare maintenant qu’elle est favorable au développement d’une intégration au sein de l’euro système, c’est-à-dire à une perte de souveraineté des Etats au profit d’une entité centrale, à savoir une zone euro transformée à terme en une fédération européenne »

    A l’origine les gouvernements s’y opposaient, surtout la France. Et je ne vois pas la France renoncer a sa souverainete pour un zone euro allemande… Pourtant c’est la federation ou l’eclatement. Je parie pour la seconde option.
    Je m’interroge: ne serait ce pas la une tactique allemande pour s’extraire de la zone sans porter la responsabilite de l’effondrement induit, sachant que les exigences d’integration et de perte de souverainete sont inacceptables pour un cetain nombre de pays.

    .

    1. @ DtStef :
      L’Allemagne fait 85% de ses excédents commerciaux en Europe.
      Question : sortant de l’Euro, l’Allemagne ne risquerait-elle pas de voir ses excédents baisser considérablement?

  5. La sortie de la Grèce seule de la zone € ne me semble pas encore acquise; nous ne connaissons toujours pas le montant des engagements en € des armateurs Grecs et l’OTAN a besoin des bases aériennes grecques.
    Par ailleurs recapitaliser les banques espagnoles ne servira à rien si elles continuent à prêter n’importe comment aux régions espagnoles, aux clubs de foot, aux promoteurs immobiliers ( voir l’exemple DEXIA).

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