Balance des paiements : juin (France)

La Banque de France vient de publier les chiffres de la balance des paiements du mois de juin 2012. Tout le monde devrait en parler car c’est très important …

La balance des transactions courantes qui synthétise le résultat de l’ensemble des activités courantes d’une nation vis-à-vis du reste du monde montre une dégradation étonnamment régulière depuis que la Banque de France publie ces chiffres, c’est-à-dire depuis le début de l’euro-système, quelle que soit la couleur du gouvernement au point de battre le record historique de 4,932 milliards d’euros,

Graphique 1 :

L’ardoise se monte maintenant à 190 milliards d’euros depuis mars 2005, nouveau record (nouvelle série),

Graphique 2 :

Les conséquences en sont occultées par l’existence de la zone euro et par les achats massifs de mauvais bons du Trésor français par des investisseurs à l’étranger, imprudents, ignares et crédules qui commencent à se méfier quand même de ce cochon de pays du Club Med.

Le déficit de la balance commerciale de ce mois a été de 6,3 milliards d’euros contre 6,025 milliards le mois précédent et des excédents de 17,9 milliards pour l’Allemagne !

Graphique 3 :

C’est à nouveau le grand plongeon mais aucun journaleux, aucun bonimenteur n’en parle.

Depuis juillet 2011, ce déficit est supérieur à 70 milliards d’euros sur les 12 derniers mois avec des records historiques atteints en octobre 2011 à 74,1 milliards (nouvelle série),

Graphique 4 :

Depuis juin 2004, le cumul des déficits des biens seuls atteint un nouveau record de 365 milliards d’euros,

Graphique 5 :

Comme la France n’est plus compétitive vis-à-vis de l’étranger, surtout avec un euro fort, les entreprises étrangères ont peu investi en France (6,4 milliards d’euros) alors que les entreprises françaises ont davantage investi à l’étranger : 11,6 milliards, la tendance du déficit des IDE (Investissements Directs Etrangers) se poursuit depuis l’adoption de l’euro,

Graphique 6 :

La première augmentation des déficits des IDE est due à l’action de la dame des 35 heures qui est maintenant proche du pouvoir et qui pourrait produire les mêmes effets, la seconde vague est celle qui a été provoquée par les turbulences financières initiées par le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke, sur laquelle a surfé notre histrion ignare.

Depuis l’adoption de l’euro, le cumul des déficits des IDE atteint 629 milliards d’euros,

Graphique 7 :

Comme je l’ai écrit à maintes reprises, les déficits des différentes rubriques de la balance des paiements sont obligatoirement compensés par des transferts comptabilisés dans cette rubrique absconse N.4.700. Compte financier, Autres Investissements, Transactions nettes, France vis-à-vis du reste du monde, Solde, Non CVS-CJO, Mensuel, correspondant à la dette nette de la France vis-à-vis de l’étranger quand les transferts de capitaux libres ne peuvent pas le faire.

Le montant de la dette nette apparente de la France est maintenant redevenu négatif, ce qui est moins inquiétant en apparence que pendant les grandes turbulences financières,

Graphique 8 :

Comme je l’ai écrit précédemment, ces transferts proviennent des excédents allemands, des investissements en portefeuille en France d’opérateurs à l’étranger et indubitablement par le rapatriement de milliards de dollars empruntés par les Gos banques françaises aux Etats-Unis pour ne pas être en défaut de paiement dans cette devise ce qui cache l’ampleur des déficits réels (plus de 1 000 milliards d’euros !).
L’€URSS ne survit (miraculeusement) que grâce aux largesses allemandes (et aux acrobaties des banques), mais ça ne peut pas durer éternellement…
Les déficits des balances commerciales peuvent être compensés par des entrées nettes de capitaux attirés par le dynamisme d’entreprises innovantes et rentables et par la sécurité que procurent les bons d’un Trésor sain comme c’est le cas aux Etats-Unis et en Helvétie.
Jadis, avant l’adoption de l’euro, tout le monde, de la ménagère au président de la République savait qu’une telle situation allait conduire la France à une dévaluation et à un serrage de ceinture général. Maintenant, à part quelques rares personnes encore conscientes, plus personne ne comprend ces problèmes économiques et financiers élémentaires.
Il aurait suffi de sortir de l’euro-système pour rétablir les équilibres fondamentaux. Tant que ce ne sera pas réalisé, la situation continuera à se dégrader. Elle n’est plus supportable pour les Grecs. Elle sera de plus en plus difficile à vivre pour les Français et les autres malheureux Euro-zonards.
L’€URSS peut végéter voire sombrer, ce qui n’est pas trop grave car les exportations américaines dans cette région du monde ne représentent que 2 % du PIB des Etats-Unis, ce qui est marginal, comme l’a relevé le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke.
Les Européens se seront détruits eux-mêmes par leur manque de culture économique et financière, ce qui est quand même assez surprenant, mais vu les réactions des uns et des autres, tout à fait compréhensible.
Dans ces conditions, il est évident qu’il aurait fallu prendre les bonnes décisions qui s’imposaient

6 réflexions sur “Balance des paiements : juin (France)”

  1. 2 frères entrepreneurs , l’un à voulu soutenir l’autre avec ses dettes …résultat ils sont morts tous les deux.
    on ne peut mélanger plusieurs porte monnaie et on doit séparer les dettes comme les risques comme les profits dans des entreprises lourdes et/ou dangereuses.
    Tous les cons ignorent celà.
    Ils pensent qu’on peut mutualiser les dettes….ah les cons.

  2. La question reste entière, car c’est toujours le dénouement que l’on aimerait connaître. Alors jusqu’à quel niveau de déficit et jusqu’à quel niveau d’endettement, et de bétise l’économie des eurozonnards peut elle aller sans exploser?
    Pourquoi le système ne casse t il pas?

  3. C’est un système sans fin. Tant que les gens sont d’accord de continuer, le système ne craquera pas.

    Tant qu’il sera plus confortable de s’endetter plutôt que de faire face à la réalité, il n’y aura pas de raisons de changer. L’endettement peut être porté à l’infini.

    Ce n’est pas une mauvaise invention en fait. Reste à déterminer jusqu’à quand et jusqu’à quel point on peut augmenter les déséquilibres sans casser le système.

  4. Bonjour,

    Article tres interessant comme toujours. J’ai regardé la présentation de la BdF et ce qui me frappe le plus c’est qu’il y a 11,1 milliards d’erreurs et omissions et que personne ne dit rien. 11,1 milliards d’écart non expliqué (ce qui correspond a nos 2 déficits : transactions courantes + IDE, c’est bien pratique quand meme), on croit réver…

    Salutations,
    yannick

  5. mais on ne rêve pas, vous êtes bien dans le monde réel.

    @joel: C’est bien là la question, on en revient toujours au même point:
    Jusqu’à quand.
    Mais existe il une limite financière et comptable qui est interdite. Si non alors no limit, tant que les marchés seront alimentés en liquidité… tant que….

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