Banque cantonale de Berne

La Banque cantonale de Berne est l’une des banques les plus fiables du monde avec un multiple d’endettement, mon µ, leverage en anglais, de 8 : le total des dettes représente 8 fois le montant des capitaux propres, ce qui est parfait, très nettement inférieur au maximum de 10 préconisé par ce bon vieux Greenspan, par la BRI et toute personne normalement constituée…

Document 1 :

BC Berne20102011 Q2
Total des dettes21 64222 006
Capitaux propres2 6932 712
µ (leverage)88,1
Tier réel (%)12,412,3

… ce qui correspond à un ratio Tier 1 de 12 % (c’est l’inverse de ce leverage en pourcentage).

La difficulté est de prendre en considération les véritables capitaux propres car beaucoup de dirigeants de banques utilisent divers moyens pour ne pas donner une image fidèle de la triste vérité !

Le problème est que les petits Suisses trichent… à l’envers en quelque sorte : ils ne comptabilisent pas dans les capitaux propres les provisions affectées à certains risques, ici dans le poste Correctifs de valeurs et provisions, ce qui oblige à les réintégrer de façon à faire des comparaisons internationales homogènes et fiables,

Document 2 :

Le montant des véritables capitaux propres est donc le résultat d’une savante addition des chiffres entourés en bleu, le reste du bilan étant constitué par définition de dettes.

C’est simple, tout est simple.

Les gens de la Fed dont ce bon vieux Greenspan connaissent mieux que moi ces problèmes et ils travaillent sur les mêmes bases…

11 réflexions sur “Banque cantonale de Berne”

  1. Il y a quelques années la CFB vérifiant la solidité des banques pour nous. Maintenant, il vaut mieux analyser directement leur bilan avant d’y déposer ses avoirs…
    Le ratio dette sur fonds propre est bien sur très important et les (petites) banques suisses cités s’en tirent bien en comparaison internationale. C’est bien mais pas encore suffisant : la qualité de l’actif est importante. Que va-t-il se passer pour la petite banque suisse qui a des prêts aux grandes banques (française ou suisse) ou des obligations de gouvernement européens en euro dans son actif ? de ce point de vue, on peut affiner le classement et sans doute préférer la répartition des actifs de la banque cantonale de Berne à ceux de Swissquote par exemple.
    Par ailleurs, en cas de débandade, la confédération pourrait décider laisser tomber les petits établissement qui ont peu de ramifications économiques avec les PME à l’inverse des grands. Imaginons que 20% actifs de Swissquote sautent … les fonds propres ne suffiraient plus et l’état ne viendrait pas sauver l’épargne de « boursicoteurs » privés.

    1. J’ai exactement la meme reserve concerant toutes les ‘bonnes’ petites banques $ui$$e$.
      Nos guimbardes francaises on plus de chances de se crasher dans le fossé ,mais elles sont presque certaines du depannage de l’Etat….alors que les suisses font peut etre plus attention
      car ils savent qu’ils ne peuvent pas compter sur le ‘Staat’.

  2. Pourriez-vous mettre en référence le post où vous décrivez la façon dont vous reconstituez les Liabilities et les fonds propres de façon homogène.
    Cette méthodologie correspond à quels standards ?
    Et cerise sur le gâteau, si vous pouviez indiquer pour les banques les documents qui vous servent de référence et les tableaux, cela permettrait ainsi à chacun de refaire vos calculs et de les étendre à d’autres établissements.
    Merci pour le travail et l’éclairage ainsi apporté.

  3. Vous devriez être sur Twitter, ou au moins ajouter un bouton Twit à chacun de vos « posts », histoire que les lecteurs puissent aisément les relayer.

  4. Bonjour,
    Je consulte régulièrement votre site. Merci pour votre travail.
    Je suis à certaine question, je surpris de ne pas trouvé à un rubrique contact, ni un historique ou un petit mot sur votre philosophie ou votre approche ou la formule de calcul.

    Donc je me demandais sur quels critères vous sélectionniez les banques que vous tester.
    Je suis à la Raiffesen, mais les banques cantonales intéressant que vous testez sont un peu loin.
    Donc je me demandais si vous étiez suisse ou si je devais apprendre la méthode.

  5. par rapport à la réponse de « Marshwall » c’est absolument faux que les banques cantonales n’ouvrent pas de comptes aux étrangers. Leur politique depuis au moins 4-5 ans a été de pousser les activités hors bilan et le private banking afin d’attirer des tas de clients insatisfaits des grandes banques en particulier de l’UBS je présume. Il est notoire que beaucoup de banques cantonales et pas uniquement celle de Zürich (presque une grande banque) ouvrent des comptes aux étrangers et notamment encore il y a peu à des américains ne trouvant pas où loger les avoirs. d’ailleurs certaines banques cantonales sont dans le colimateur des états unis déjà, donc c’est très politque et il faut que les politiciens à Berne aident les grandes banques aussi car cela pourrait être embarrassant que les USA attaquant de front la banque de l’un de nos cantons….

  6. votre travail est impressionnant et pour ma part vous devriez ouvrir une agence de rating privée indépendante.
    Que pensez-vous du travail des sociétés de révision en Suisse et de lois auquelles elles sont soumises. N’y a-t-il pas lieu de mieux légiférer et d’être plus stricte avec ces sociétés. Il y a trop de conflit d’intérêt entre ces boîtes et leurs clients vous ne croyez pas ?

  7. perso, j’ai ouvert un compte auprès de la BCB les conditions sont meilleures qu’auprès de la BCGE et ont tout faire sur internet quasiment de toute manière…

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