Banques : Comité de Bâle / France

Le Comité de Bâle de supervision bancaire (Basel Committee on Banking Supervision, BCBS) est une entité juridiquement différente de la BRI (Bank for International Settlements, BIS) mais il en est très proche puisqu’il opère dans les mêmes locaux et qu’il traite des mêmes sujets.

C’est lui qui est chargé en fait de préparer et d’établir les règles que doivent respecter les banques dans le cadre de la supervision des banques ordinaires par les banques centrales réunies au sein de la BRI.

Stefan Ingves, le nouveau président de ce Comité de Bâle vient d’accorder un entretien au FT au cours duquel il annonce qu’il n’est pas admissible que certains pays ne fassent pas appliquer aux banques qui sont de leur ressort les règles prudentielles d’endettement qui ont été édictées par la BRI en concordance avec le Bureau international des normes comptables (International Accounting Standards Board, IASB).

Sont visés, en premier lieu les Etats européens et en particulier la France où ce sont les dirigeants des Gos banques qui font les lois et les règlements bancaires et qui les font appliquer à leur convenance.

Ainsi s’explique ce décalage entre les faramineux ratios Tier que publient ces Gos banques et… ceux que j’obtiens en respectant ces règles prudentielles d’endettement bancaire telles qu’elles sont édictées par ce bon vieux Greenspan et ces organismes internationaux.

Les banques européennes ne jouent pas avec les mêmes règles que leurs concurrentes américaines et asiatiques, ce qui crée des distorsions qui ne sont pas admissibles.

Dans ces conditions, il faudrait donc augmenter les capitaux propres des 4 Gos banques de 385 milliards d’euros pour qu’elles aient un multiple d’endettement (leverage, mon µ) de l’ordre de 10 ce qui correspond à un véritable ratio Tier 1 de 10 %, cf. mes articles à ce sujet.

Evidemment, de telles mesures mettraient tout le système bancaire français par terre ainsi que la crédibilité des grandes agences de notation qui s’acharnent à maintenir contre toute logique élémentaire un triple A à la dette publique.

Une fois de plus, j’ai le plus grand tort d’être le seul à avoir raison en France contre toute la communauté bancaire et ses sbires que sont les scribouillards et autres bonimenteurs de tous poils.

Cliquer ici pour lire l’article du FT.

7 réflexions sur “Banques : Comité de Bâle / France”

  1. Bonsoir,

    Encore un billet très éclairant. Compte tenu de sa prise de position, il n’est pas certain que Stefan Ingves apprécie beaucoup la manière dont la banque Dexia soit sauvée (http://www.jeanmarc-sylvestre.com/2011/10/10/la-faillite-de-dexia-coutera-90-milliards-d%E2%80%99euros). En particulier, il est plaisant de voir appeler à la rescousse une banque dont le µ n’est que de 35,2 si l’on en croit (et je les pense justes) vos écrits (https://chevallier.biz/2011/09/banque-postale/).
    Plus troublant (d’aucuns diraient inquiétant), une de mes connaissances travaillant dans une mutuelle m’a signalé, alors que nous discourions sur l’état réel des banques françaises, que nombre de particuliers retiraient des fonds de leurs comptes bancaires pour les placer sur les produits proposés par cette même mutuelle, à priori parce qu’ils considèrent ces produits plus sûrs. Ce mouvement, si c’en est un, est-il général ou n’est-il qu’un épiphénomène lié à une politique commerciale habile? Je ne peux pas répondre à cette question (peut-être existe-t-il des indicateurs fiables et disponibles?) mais si cette information est vérifiée, elle prend un relief particulier à la lumière de vos écrits.

    Bonne soirée

  2. La réalité prouve néammoins chaque jour qu’une banque peut fonctionner avec un ratio de 50 , de plus il existe de nombreux moyens pour sécuriser sans respecter le tier one , notamment la situation oligarchique.
    En ces temps difficiles il n’est pas conseillé d’être trop rigoureux avec les critères de sécurité , d’autant qu’énormément de capitaux vont être nécessaires partout.

  3. Vous parlez bien de Bâle III, qui doit etre mis en place SEULEMENT en 2019, et dont la construction des ratios pénalisement fortement les banques françaises à cause de l’externalisation de leurs dépôts : assurance-vie, OPCVM, et livret A dont une partie n’est pas comptabilisé car passent ds la caisse des dépôts
    Bref j’ai peut etre mal compris mais je vous trouve très parti pris sur cet article

  4. « Une fois de plus, j’ai le plus grand tort d’être le seul à avoir raison en France contre toute la communauté bancaire et ses sbires que sont les scribouillards et autres bonimenteurs de tous poils. »
    OULALA…Moi-même personnellement tout seul. Ca frise le complexe de supériorité, voire de mégalomanie. Rassurez-vous vous n’êtes pas seul et d’autres ont tiré le signal d’alarme il y a bien longtemps, sans en faire des tonnes!
    Ah la la ce besoin de reconnaissance…..

  5. Vous estimez que les agences de notation maintiennent contre toute logique le triple AAA à la France.
    Quels sont vos arguments pour avancer cette assertion ?
    Quelles seraient les raisons d’une telle position ?

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