Banques de la zone euro : rien ne va plus !

Un grand nombre de banques de la zone euro ne respectent pas les règles prudentielles d’endettement telles qu’elles ont été définies en particulier par ce bon vieux Greenspan : un leverage de 10 au maximum, cf. mes nombreux articles à ce sujet.

Elles ne peuvent donc pas faire face à un choc majeur, et c’est ce qui se produit depuis le début 2010. Les difficultés de ces banques se sont accentuées au début de cette année 2011.

Le 18 août, une banque a même été obligée d’emprunter 500 millions de dollars à la BCE pour une durée de 7 jours d’après les informations minimales communiquées par la BCE, pour ne pas être en défaut de paiement.
Le 25 août, à l’échéance, cette banque a certainement eu des difficultés à rembourser cet emprunt et elle a dû vendre en catastrophe des actifs.

Le problème est qu’elle n’a pas été la seule à avoir des difficultés. En début de séance américaine, l’indice DAX a chuté à un point bas de 5 % par rapport à son niveau du début de matinée : Sidharth Chaubey rapporte (en commentaire de mon blog) que le montant des échanges a été de 7,25 milliards d’euros pendant un quart d’heure d’après les informations de Bloomberg.

Des informations contradictoires ont circulé à propos de cette baisse inhabituelle des cours. En pareilles circonstances, le plus grave est que ni les banques ni les autorités ne publient les informations nécessaires, ce qui entretient les rumeurs et les erreurs d’interprétations.

Pour ma part, j’ai interprété l’annonce 11034 de la BCE comme étant une demande de prêt (comme la semaine précédente pour la 11033) qui n’a pas été alloué finalement, ce qui ne correspond pas à la réalité

Stanislas Jourdan et d’autres lecteurs de mon blog ont bien relevé qu’il s’agissait d’une annonce normale de la BCE qui donne la possibilité aux banques qui risquent d’être en défaut de paiement en devises de les leur prêter (pour un montant minimum de 5 millions de dollars) dans le cadre des dispositions qui ont été prises après la faillite de la banque des frères Lehman,

Cliquer ici pour accéder à la page de la BCE relative à l’historique de ces annonces.

Le problème majeur est bien là : beaucoup de banques de la zone euro sont en survie, des petites et des grandes.
Un tsunami bancaire précédé de flash krach se développe car les fondamentaux des banques de la zone euro sont mauvais.

Tout peut se produire à tout moment, et c’est ce qui inquiète les dirigeants de la Fed car des banques de la zone euro y ont placé des disponibilités pour des montants très importants, et elles peuvent avoir besoin de les rapatrier en catastrophe.

14 réflexions sur “Banques de la zone euro : rien ne va plus !”

  1. Lundi 29 août 2011, vers 13h30 :
    La Mer Méditerranée est-elle calme ?
    D’habitude, oui.
    Mais dans les mois qui viennent, la Mer Méditerranée va connaître des raz-de-marée.
    Les investisseurs internationaux pensent que la Grèce va se déclarer en défaut de paiement avant un an.

    Grèce : taux des obligations à 1 an : 60,206 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB1YR:IND

    Grèce : taux des obligations à 2 ans : 45,674 %.

    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 18,041 %.

  2. Merci de la rectification.

    On est bien d’accord sur le reste : il y a bien une crise de liquidité, au moins en gestation, si ce n’est en couvaison avancée… 😉

  3. Merci pour ces précisions.

    Si j’étais grec, je me dépêcherai d’acheter un appartement à Munich ou Berlin. Surement le meilleur moyen pour assurer en partie la valeur de mon capital.

  4. La réponse de Charles Gave en écho à un commentaire mettant en avant un lien vers ce post :

    http://lafaillitedeletat.com/2011/08/31/petite-lecon-sur-les-banques-ou-pourquoi-les-specialistes-qui-redigent-bale-iii-ou-madame-lagarde-ne-comprennent-rien-a-l%e2%80%99economie/#comment-2410

    « Je ne dis pas qu’il faut monter ou baisser les fonds propres des banques
    A mon avis ils faut que les banques aient 12 % de capital en garantie de leurs prêts et tout ira bien, mais c’est un autre débat
    Si vous forcez les banques à se recapitaliser apres avoir pris une solide gamelle, cela va declencher une depression
    Je dis donc que la politique gouvernmentale de demander aux banques de prêter plus (pour aider l’activité) tout en les forcant à avoir des augmentations de capital massives (ce qui les forcera à réduire leurs prêts) est contradictoire
    C’est l’un ou c’est l’autre, mais ca ne peut pas etre les deux à la fois »

    1. Les bk doivent avoir 10 % de capitaux propres / total des dettes, 12 % c’est trop !
      Celles qui ne respectent pas ces règles doivent impérativement le faire au + vite, c’est ce qu’ont fait les Américains qui ont mis en faillite Lehman,
      ça casse à court terme, mais ça repart ensuite sur de bons fondamentaux, sinon c’est pourri pendant une éternité, ie pendant longtemps
      .

  5. Ce que pense Gave du comportement de Bécassine :

    http://lafaillitedeletat.com/2011/08/31/petite-lecon-sur-les-banques-ou-pourquoi-les-specialistes-qui-redigent-bale-iii-ou-madame-lagarde-ne-comprennent-rien-a-l%e2%80%99economie/#comment-2407

    « Madame Lagarde était Ministre des Finances, dont l’une des missions est de superviser les banques en liasion avec la banque de France
    Si elle a couvert les banques Francaises qui auraient fait de fausses declarations, elle devrait être poursuivie en justice
    Si elle a appris sur les banques francaises des choses étonnantes depuis qu’elle est au FMI , elle aurait du prévenir son successeur, en silence »

    1. Les Gos bk respectent les lois et réglements puisque ce sont elles qui les font et qui dictent les jugements.
      Elles ne font pas de fausses déclarations.
      Il aurait fallu faire adopter les bonnes lois et les bons réglements !
      Bécassine ne pouvait pas garder le silence car elle aurait alors été complètement décrédibilisée, et même après ces déclarations, elle passe pour ce qu’elle est…

  6. At the end of July Alan Greenspan published an Op Ed arguing that tighter financial regulation and capital standards will lead to the accumulation of “idle resources that are not otherwise engaged in the production of goods and services” and are instead devoted “to fending off once-in-50 or 100-year crises” resulting in an “excess of buffers at the expense of our standards of living.”
    http://www.economonitor.com/blog/2011/09/when-financial-sectors-become-too-large/

    1. Quand la confiance reignait dans le système bancaire, il était possible d’avoir peu de capitaux propres (Tier 1 de 8 % à la fin du XX°)
      à partir du moment où il n’y a plus de confiance, il faut + de capitaux propres, donc le système gloabl est moins performant, mais il faut absolument des capitaux propres importants sinon le risque est trop élevé.

Répondre à jp-chevallier Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.