Banques, Gos banques et banksters…

Les dirigeants des banques de la zone euro savent que la situation de leur propre établissement n’est pas bonne : le total des dettes est trop élevé par rapport à des capitaux propres trop faibles.

En effet, le multiple d’endettement, le leverage, est beaucoup trop élevé dans les banques de la zone euro et en France en particulier, cf. mes analyses.

Ces dirigeants ne prêtent donc pas leurs disponibilités à d’autres banques car ils craignent de ne pas pouvoir les récupérer à l’échéance. Le marché interbancaire est complètement bloqué. La confiance a disparu dans la zone euro.

Ils ne déposent leurs disponibilités qu’auprès de la seule banque en laquelle ils ont confiance : une banque centrale, la BCE et pour les banques françaises, en outre à la Banque de France.

Tout le monde a été effaré de constater que les Marioles de la BCE avaient pu prêter la somme astronomique de 1 200 milliards d’euros aux banques de la zone au printemps 2012,

Document 1 :

Globalement, les banques de la zone euro déposent leurs disponibilités auprès de la BCE qui ne fait que jouer sur les prêts et dépôts à quelques heures. Ainsi, il n’y a pas de création monétaire dans ce processus mais circulation d’argent qui reste sain (dans la mesure où il pouvait l’être).

Cependant, la situation se dégrade de nouveau dans la zone euro : les dépôts sont redevenus largement inférieurs aux prêts. Le trou est de l’ordre de 250 milliards d’euros… comme avant la grande chute due aux turbulences financières de 2008,

Document 2 :

Les problèmes bancaires sont encore beaucoup plus graves en France car la Banque de France prête plus ou moins discrètement des centaines de milliards d’euros supplémentaires à nos Gos banques : jusqu’à 600 milliards d’euros en février 2009, et 457 milliards encore le 9 août dernier !

Document 3 :

… dans le cadre des Titres de Créances Négociables (TCN), dont les Certificats de Dépôts,

Document 4 :

Fin février 2009, la Banque de France a bien prêté 600 milliards d’euros,

Document 5 :

Zoom sur ce document, dont 714 milliards d’euros émis dans le mois !

Document 6 :

A titre de comparaison, aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde, les marchés interbancaires fonctionnent normalement, ce qui montre une fois de plus si cela était nécessaire, la justesse de mes analyses sur le leverage des banques.

Il est quand même étrange que je sois encore le seul, à ma connaissance, à soulever de tels problèmes.

Pour l’instant, tout va bien, tout baigne.

Cliquer ici pour accéder aux données de la Banque de France sur les TCN.

9 réflexions sur “Banques, Gos banques et banksters…”

  1. Vous nous expliquez toujours que les banques US vont bien, et pas les banques européennes…

    Je veux bien, mais vous n’avez toujours pas indiqué ce que vous pensiez de http://www.agefi.fr/%28S%28dm5a0mitgizwla44zc4mfam%29%29/articles/les-banques-europeennes-ont-un-levier-comparable-a-celui-des-americaines-1278061.html qui reprend une étude de la FDIC (Federal Deposit Insurance Corp, un des superviseurs bancaires américains, donc peu suspect de sympathie européeenne) qui a recalculé les fameux ratios leviers des banques américaines et européennes, en retraitant les bilans des établissements américains en normes comptables IFRS utilisées en Europe (les normes US Gaap autorisant beaucoup plus largement la compensation des produits dérivés et collatéraux entre actifs et passifs, et le passage aux normes IFRS fait progresser de 50% à 80% le total du bilan des géants de Wall Street, donc en fait les banques européennes auraient un levier tout à fait comparable à celui des américaines, une fois ces différences de normes comptable retraitées…).

    La FDIC serait-elle elle aussi en train de tripatouiller les chiffres ?

  2. après la chute de l’urss mon ami me présente les cartes de crédit de plusieurs banques russes , toutes vidées par les banquiers , en une nuit et sans que personne ne s’en doute.

  3. Bonjour,
    Vous dites  » la Banque de France prête plus ou moins discrètement des centaines de milliards d’euros supplémentaires à nos Gos banques » mais les TCN ne sont pas obligatoirement placés à la Banque de France.
    Pourriez-vous, svp, fournir quelques précisions par rapport à votre commentaire.
    Merci par avance.
    Bien à vous.

  4. Lundi 19 août 2013 :

    Banques espagnoles : nouveau record des créances douteuses en juin à 11,61%.

    Les créances douteuses des banques espagnoles ont bondi vers un nouveau record en juin, à 11,61% du total. Ces chiffres, publiés lundi, reflètent la fragilité persistante du secteur malgré le sauvetage européen.

    Ces créances, surtout présentes dans l’immobilier (crédit de promoteurs et de particuliers risquant de ne pas être remboursés), ont atteint 176,42 milliards d’euros en juin, soit six milliards de plus qu’en mai (11,2% du total), a annoncé la Banque d’Espagne.

    Indice de la vulnérabilité des banques, les créances douteuses ont commencé à grimper dans le bilan de tous les établissements financiers du pays après l’éclatement de la bulle immobilière en 2008. Elles ont désormais dépassé le précédent record atteint en novembre dernier (11,37%, chiffre révisé).

    Fortement fragilisé par son exposition à l’immobilier, le secteur bancaire bénéficie d’un plan d’aide européen accordé en juin 2012, dont 41,3 milliards d’euros ont été versés. Dans le cadre de ce sauvetage, l’Espagne a créé une structure de défaisance, ou « mauvaise banque », baptisée « Sareb ».

    Pour la première fois en 17 mois, le taux et le montant des créances douteuses avaient baissé en décembre après le transfert des actifs toxiques des quatre banques nationalisées vers la Sareb. Mais il est depuis reparti à la hausse.

    Si l’Espagne bénéficie d’une nette accalmie sur les marchés par rapport aux conditions extrêmement difficiles rencontrées il y a un an, avec notamment une réduction notable de ses coûts de financement, tant le Fonds monétaire international (FMI) que la Commission européenne ont rappelé en juillet le contexte économique délicat pour le pays, plongé dans la récession depuis mi-2011.

    « Les risques pour l’économie et par conséquent sur le secteur financier restent élevés », avait mis en garde le FMI dans un rapport publié à la mi-juillet. La quatrième économie de la zone euro doit en effet encore corriger un certain nombre de déséquilibres, via un assainissement budgétaire, une baisse encore plus marquée des prix des logements et une diminution de la dette privée.

    Le taux de chômage espagnol, qui atteignait 26,26% de la population active au deuxième trimestre, inquiétait notamment la Commission.

    http://www.romandie.com/news/n/Banques_nouveau_record_des_crces_douteuses_en_juin_161_RP_190820131337-12-391309.asp

    Chiffres Eurostat pour le mois de juin 2013 :

    Espagne :

    26,3 % de chômage.

    56,1 % de chômage des jeunes de moins de 25 ans.

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/3-31072013-BP/FR/3-31072013-BP-FR.PDF

  5. Bonjour,
    Vous dites » la Banque de France prête plus ou moins discrètement des centaines de milliards d’euros supplémentaires à nos Gos banques » mais les TCN ne sont pas obligatoirement placés à la Banque de France.
    Pourriez-vous, svp, fournir quelques précisions par rapport à votre commentaire.
    Merci par avance.
    Bien à vous.

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