Billets en € : impression, mise en circulation et monétarisme…

Il est toujours étonnant de constater que beaucoup d’erreurs sont commises en matière monétaire…

Ainsi par exemple, beaucoup de gens sont persuadés que les billets en euro sont des créances vis-à-vis de la banque centrale qui les a imprimés, ce qui est une erreur grossière

Ils collectionnent ainsi les billets dont le numéro d’identification commence par R, W et X qui correspondent à des imprimeries en Allemagne en pensant pouvoir récupérer de bons deutsche marks lorsque l’euro-système éclatera.

Ces gens-là n’ont toujours pas compris que l’euro, comme toute monnaie est… une monnaie, une et indivisible d’un pays, une zone monétaire n’étant qu’une absurdité transitoire.
Peu importe le lieu de l’imprimerie.

Ainsi par exemple, les billets commençant par H et J sont imprimés au Royaume-Uni par une entreprise privée (De La Rue Currency), ceux portant la lettre D sont imprimés en Pologne, deux pays ne faisant pas partie de la zone euro !


C’est la BCE, stricto sensu, au niveau central, qui est censée maitriser et contrôler la mise en circulation des billets (fabriqués souvent par des entreprises privées) par l’intermédiaire de ce qui reste des banques centrales nationales qui n’ont aucun pouvoir en la matière.

C’est ainsi que les nuls de la Banque de France mettent en circulation des billets sur instructions de la BCE sans savoir où ils vont ensuite, et donc sans pouvoir en contrôler la diffusion !
C’est la raison pour laquelle ils publient les chiffres de ce qu’ils prétendent être l’agrégat monétaire M1 pour la France… sans y inclure les billets en circulation car ils en ignorent le montant !

Les billets qu’ils mettent en circulation proviennent de leur propre imprimerie (notée U) ou d’ailleurs, entre autres de celle d’Oberthur Fiduciaire (notée E) qui est une entreprise privée.

La nouvelle série de billets en euro imprimés depuis 2013 ne mentionne plus d’identification de la banque centrale qui met en circulation ces billets.

Comme je l’ai écrit précédemment, une monnaie est… une monnaie, une et indivisible.
C’est la raison pour laquelle les chiffres de Target 2 ne sont que des statistiques montrant les flux financiers entre les pays membres, sans que cela signifie que les pays ayant une position nette débitrice aient à solder leurs comptes lorsque l’€clatement se produira
, comme je l’ai déjà écrit.

Les bons des Trésors des pays membres sont les seuls ersatz de monnaies nationales qui subsistent dans la zone, principalement ceux à 10 ans qui sont les plus liquides.

Cette idée de collectionner des billets de pays membres d’une zone monétaire contre nature vient du fait que des Américains attachaient de l’importance à l’Etat fédéré qui émettait des dollars au XIX° siècle, lorsqu’il n’y avait pas encore de banque centrale nationale.
Certains de ces Etats fédérés avaient une mauvaise réputation (sur le plan monétaire) alors que d’autres étaient considérés comme fiables, d’où l’idée de prendre en considération l’Etat émetteur car toute monnaie a pour contrepartie la richesse qui y est créée.

Par la suite, les Etats-Unis en tant que nation ont perfectionné leur système monétaire avec la création de la Fed et le dollar est devenu, évidemment, un et indivisible comme toute monnaie.

Tout est simple.
Mais une fois de plus, il est toujours étonnant que tant de gens ne comprennent pas ces problèmes monétaires.

14 réflexions sur “Billets en € : impression, mise en circulation et monétarisme…”

  1. Pour une fois, je ne suis pas d’accord avec ce qui est dit.
    Les diverses nations européennes ont conservé leurs banques centrales !
    1 euro français est une créance sur la BDF et 1 euro allemand est une créance sur la BUBA, etc.
    L’euro n’est pas une monnaie unique mais une monnaie commune qui par traité fige la convertibilité à 1 pour 1 entre l’euro français et l’allemand, etc. (cf les traités européens)
    C’est le fonctionnement qui a été imposé par les allemands car ils voulaient un système réversible pour pouvoir le quitter. Au départ ils savaient que sur le long terme ce système ne pouvait pas fonctionner. Il était hors de question pour eux de se séparer de BUBA et de tout confier à la BCE.
    Si les allemands sont toujours dans l’euro c’est en raison du target2 qui les empêche actuellement de sortir sans perdre environ 1000 milliards. (La divergence du target2, n’était pas prévue … nul n’est parfait)

    La disparition des billets allemands avec un X des DAB en France n’est pas due à un hasard.
    Des banques (centrales ou non) les gardent de côté.

    1. Oui, c’est tout à fait cela.
      JPC est dans l’erreur sur les Target 2
      Sa simple réponse laconique (lol) à votre message résonne comme un aveu d’incompréhension

  2. Entre Oberthur Fiduciaire (Chantepie) et Oberthur technologie (Vitré, les cartes…), je découvre que je suis en plein milieu dans la soupière, habitant à mi-parcours des deux (15-20 km)

  3. Merci M. Chevallier pour votre théorisation sur la chose. En attendant, que vous le voulez ou non, ce sont les banques nationales qui sont en charge de la production des billets. Si les pays baltes ou autres sous-traitent aux anglais ou au polonais la productions, cela n’est pas un problème.
    Dans la pratique, lors de l’éclatement, pour partir sur un base « saine », il est probable que les banques nationales « reprennent leurs petits ». Ce scénario ne me parait pas hyper déconnant, je le tente. Avoir des billets produits sous la responsabilité de la BUBA ou mettre de l’argent sur un compte à 0% ou 0.75%. Je pense avoir plus à y gagner qu’à perdre.

    https://www.ecb.europa.eu/stats/policy_and_exchange_rates/banknotes+coins/production/html/index.en.html

    1. Ça va être pratique pour faire ses courses… Bon cet euro là vaut 6,60 et celui-ci 7,80 mais celui-là vaut 4,95 donc vous devez me rendre, attendez un peu… voilà, 4,47, en arrondissant, cela fait 2/3 d’un billet de 6,60…

  4. Et puis une dernière chose M. Chevallier, ne soyez pas étonné par les actions des gens qui tentent des choses. Un changement risque très certainement de survenir, ceci est un scénario pour sortir gagnant de l’histoire. Je ne dis pas qu’il va marcher mais le risk/reward est très favorable selon moi ; que proposez-vous ?
    Si j’avais eu les mêmes analyses que vous concernant les cryptos, je serai encore salarié.

  5. « Ainsi par exemple, beaucoup de gens sont persuadés que les billets en euro sont des créances vis-à-vis de la banque centrale qui les a imprimés, ce qui est une erreur grossière… »

    C’est une créance vis-à-vis de la BCE ou ce n’est pas une créance du tout ?

  6. Si l’ euro s’écroule, ce seront les billets en euro qu’ils soient allemand ou français qui ne vaudront plus rien.
    Quand on achète on donne des x ou des u, monnaie unique. Si l’ euro s’écroule le billet allemand ne vaudra pas plus qu’un autre puisque l’euro lui-même dans sa valeur intrinsèque est équivalent dans tout pays.

  7. Une adresse plus précise que je fasse mon Mario ? 😉
    Peut on les traiter de voleurs ?
    Un voleur vole un objet ou de l’argent et c’est quantifiable.
    Bercy ou la BCE ne sont pas des voleurs, EUX.
    (Absence totale de quantification)
    C’est comme tuer une personne c’est interdit. En tuer des millier c’est pas trop grave.
    Faire une planche à billet qui fait souffrir qqs milliards d’individus devient donc presque un acte héroïque !

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