Je reviens une fois de plus sur ce décret publié « en urgence » le 2 juin dernier et qui est passé totalement inaperçu alors qu’il est annonciateur d’un retour à un contrôle des changes en France…
En effet, il faut en faire une explication de texte et analyser des chiffres…
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1 / L’article L152-1 du Code monétaire du 7 décembre 2016 utilise les mots personnes physiques et sommes, moyens de paiement alors que le décret du 2 juin 2021 précise qu’il concerne tout expéditeur (porteur) et envoi d’argent liquide etc.
Document 1 :
L’évolution des expressions et des mots et utilisés pour traiter à peu près le même problème est significative : en 2016, seules les personnes physiques transportant des (valises de) billets (sommes, moyens de paiement) étaient visées, ce qui est possiblement admissible.
Or le 2 juin 2021, c’est tout expéditeur qui est placé en surveillance par les autorités à partir du moment où il effectue un envoi d’argent liquide (pour des montants supérieurs à 10 000 euros).
Un expéditeur ne peut juridiquement qu’être une personne qui ne peut être qu’une personne physique ou une personne morale, c’est-à-dire dans ce dernier cas une entreprise qui envoie une partie de sa trésorerie hors de France !
Document 2 :
Cette précision est importante car elle soulève un problème que j’ai déjà abordé à maintes reprises : celui de l’hypertrophie de la masse monétaire dans la zone euro émanant des trésoreries des entreprises dont les personnes (physiques) qui les gèrent cherchent normalement à en optimiser les rendements en les plaçant là où elles ont les plus fortes probabilités de prendre de la valeur.
Prenons le cas d’Airbus, une entreprise dont l’activité principale se trouve en France et en Allemagne.
Ses disponibilités (le cash) se montaient à 16 milliards d’euros à la fin du premier trimestre 2021,
Document 3 :
Si la trésorerie d’Airbus se trouvait entièrement en France initialement, ses gestionnaires pourraient en tirer une valeur moitié plus élevée en la transposant en Allemagne… après la réintroduction du deutsche mark par rapport à son maintien en francs français, soit avec un gain de l’équivalent de… 8 milliards d’euros (actuellement) !
La trésorerie globale des entreprises de la zone euro (qui correspond à l’agrégat monétaire M3-M2) est de 4 115 milliards à la fin du mois de mai d’après les derniers chiffres publiés par la BCE.
Dans ces conditions, il est évident que les gestionnaires des trésoreries des entreprises qui sont des professionnels performants soient tentés de les optimiser dans l’anticipation rationnelle d’un retour des monnaies nationales dans un avenir proche…
Par ailleurs, les malheureux Euro-zonards disposent globalement de 5 122 milliards d’euros en comptes courants et de 4 198 milliards en comptes d’épargne (ce qui correspond à l’agrégat M2-M1), toujours d’après les chiffres publiés par la BCE pour le mois de mai, derniers chiffres publiés.
Ces masses monétaires sont considérables.
En cas de risque accentué de turbulences financières, le désordre sera de très grande ampleur.
C’est vraisemblablement la raison pour laquelle ce décret a été pris « en urgence » le 2 juin 2021 !
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2 / Le décret du 2 juin 2021 utilise l’expression d’envoi d’argent liquide qui est inhabituelle alors que l’article L152-1 du Code monétaire du 7 décembre 2016 utilise les mots sommes, moyens de paiement qui sont plus clairs pour désigner le transport transfrontalier de billets.
En fait, la fuite des capitaux qui est envisagée par le gouvernement français ne se produira pas par des transports de billets (il n’y en a… que pour 1 412 milliards d’euros en circulation dans la zone euro !) mais par virements bancaires.
Dans les deux cas, l’argent des trésoreries des entreprises et des Euro-zonards constitue en termes bancaires des liquidités, ce qui est traduit en anglais par le mot liquidity,
Document 4 :
Donc, l’argent liquide est en langue française ce qui se traduit le plus facilement et sans ambiguïté en anglais par liquidity, ce qui justifie l’emploi de cette expression dans le décret du 2 juin 2021 afin de l’angliciser pour les non-francophones.
Ainsi s’expliquent les variations des mots utilisés par les autorités françaises entre 2016 et le 2 juin 2021 pour gérer les modalités du contrôle des mouvements transfrontaliers de capitaux qui ne sont pas justifiés par des transactions commerciales.
Tout est simple !
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Comme l’indique le document précédent, l’excès de liquidités dans la zone euro est de l’ordre de 4 200 milliards d’euros d’après les chiffres publiés par la BCE ce qui correspond au montant de la création monétaire indue qui s’est produite dans la zone euro depuis son existence d’après mes analyses, à savoir 5 480 milliards, compte tenu d’autres méthodes de calculs,
Document 5 :
Ce sont surtout ces liquidités excédentaires qui auront tendance à se déplacer brusquement et massivement dès que les tensions s’exacerberont dans la zone euro lorsque se manifestera la forte probabilité d’une restauration des monnaies nationales.
Par ailleurs, des capitaux détenus dans la zone euro se sont déjà réfugiés en Suisse comme je l’ai montré dans mon article précédent pour un montant de l’ordre de 630 milliards de francs suisses soit 575 milliards d’euros.
C’est peu par rapport aux mouvements qui auront lieu…
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Par ailleurs, l’émission Politique & éco de TVLibertés à laquelle Olivier Pichon m’a invité dépasse 200 000 vues actuellement (en comptant la version sur YouTube et celle sur Viméo), ce qui est exceptionnel pour le sujet traité qui est a priori peu porteur et assez technique, à savoir les conséquences du non-respect des règles comptables par les banksters européens,
Document 6 :
J’ai préparé une vidéo (avec un grand écran interactif tactile) afin d’exposer plus clairement un certain nombre des points abordés lors de cette émission enregistrée le 11 mai, en actualisant les données.
Elle devrait être en ligne sur YouTube prochainement…
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Un lecteur de la Revue de presse de Pierre Jovanovic a attiré mon attention sur ce décret funeste qui va avoir des conséquences particulièrement graves !
Une bulle monétaire se termine toujours mal, cf. son livre : Adolf Hitler ou la revanche de la planche à billets.
Cliquer ici pour voir cet article sur la Revue de presse de Pierre Jovanovic.
Cliquer ici pour (re)voir le film édifiant de France 3 sur les banksters de BNP qui montre que cette banque était au bord de la faillite en 2012 comme elle l’est actuellement : BNP Paribas Dans Les Eaux Troubles De La Plus Grande Banque Européenne, généralement censuré après mes articles car ces banksters de BNP me surveillent toujours…
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Tous les indicateurs précurseurs fiables sont actuellement concordants : ils confirment le déclenchement d’un crash, d’un Krach et d’un tsunami bancaire en Europe pour un avenir de plus en plus proche…
Toute personne sensée disposant d’un capital financier doit impérativement prendre ses dispositions pour éviter le pire.
Je fournis de telles solutions, surtout dans le cadre de l’abonnement Platinum…
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Cliquer ici pour voir la page du journal officiel où se trouve ce décret du 2 juin.
Cliquer ici pour voir l’ancienne version du 7 décembre 2016 de la réglementation régissant les transferts de capitaux.
Cliquer ici pour voir les données de la BNS sur son bilan.
© Chevallier.biz
Bonjour,
Faut-il retirer son épargne dés maintenant ?
Merci,