Crédit Mutuel 2011

Le groupe Crédit Mutuel vient enfin de publier son bilan arrêté fin 2011 !

Le total des dettes de Crédit Mutuel représente 17,2 fois le montant de ses capitaux propres, c’est le multiple d’endettement, leverage en anglais, mon µ, ce qui correspond à un ratio Tier 1 réel de 5,8 % très loin des normes de Bâle III de 10,

Crédit Mutuel20072008200920102011
Total des dettes526,86557,033549,422559,02571,804
Capitaux propres26,44224,67629,61632,28933,292
Leverage (µ)19,922,618,617,317,2
Tier 1 (%)54,45,45,85,8

Sommes en milliards d’euros.

Aucun progrès depuis un an.


Il faudrait augmenter les capitaux propres de 21,5 milliards d’euros pour respecter les règles prudentielles de Bâle III comme les big banks américaines.

En France, à ma connaissance, seule la banque Martin Maurel (et deux petites banques de… Navarre !) a des capitaux propres suffisamment importants pour faire face aux turbulences à avenir alors que toutes les banques helvètes sont dans ce cas (à l’exception des deux big banks toot big to fail UBS et CS).

Tout est simple.

Les sociétaires de Crédit Mutuel ont approuvé les comptes et la gestion de leurs dirigeants, mais combien d’entre eux ont compris la signification de ces chiffres critiques ?

Cliquer ici pour accéder à la page des informations financières de Crédit Mutuel.

17 réflexions sur “Crédit Mutuel 2011”

  1. En résumé, à part quelques milliers de personnes, 60 millions de Français ont des comptes en banques non garantie et des assurance vie en fond Euros……

  2. @ Mikado : c’est vrai. C’était même la remarque de Mr Chevallier sur le premier article dédié à Bankia. Ratio « plutôt correct » de 5.8 au Q3 2011. Depuis, plus rien….

    Ce ratio est donc catastrophique en Espagne et motus et bouche cousue en France, tout va bien… même si aucune de nos banques ne le dépasse (ou l’atteint, même de loin, outre le Crédit Mut). Et comme les Allemandes sont « pas mal » non plus, ça nous donne parmi les banques systémiques :

    PIB zone euro (des 17) : 9.450 MD €. (rappel PIB UE à 27 : 12.700 MD€)
    Total des bilans des banques françaises : 5.773 MD €
    Total des bilans des banques allemandes : 2.714 MD €
    On rajoute Unicredit, Santander, Nordea & ING : 3.935 MD €

    TOTAL DES BILANS DE NOS 10 CHAMPIONS D’EUROPE DE L’OBESITE MORBIDE :
    >>>> 12.422 MD€ !
    Soit 132 % du PIB de la zone € à 17.
    Et 98% du PIB de l’UE à 27.

    10 banques, 10 comités directeurs & conseils d’administration consanguins peuplés de nos chères élites qui naviguent allègrement entre public et privé et qui nous tiennent par les roubignolles, nous citoyens et mêmes les élus…. Bizarrement, avec toutes ces histoires de valises pleines de liquides et autres joyeusetés sur l’opacité des comptes, nos irréprochables banques ferment les yeux sur des mouvements colossaux qu’ils enregistrent dans leurs livres de comptes, et tant pis pour Tracfin, à quoi ça sert ce bidule ?
    Emmerder Julien Dray (élu PS) pour une montre à 15.000 € ou les élus de l’UIMM pour 50.000 € (syndicat des patrons des métiers de l’acier et de la métallurgie, autant dire l’industrie lourde, je précise pour les non-français que cela ne passionne pas…), ça oui, ça fait grand bruit…

    Mais face à un tel niveau de collusion, que peut-on faire ? Mis à part faire connaître ce blog à tous nos proches et au plus grand nombre et en espérant que cela intéresse des journalistes au-delà du Journal du Net… je pense que ce blog mériterait largement les pages saumon non pas du Figaro, mais du Financial Times !….

    A vos claviers, la révolution passe par Facebook, Twitter et le Minitel ! (clin d’oeil à Mr Chevallier qui démolit – à juste titre – les ersatz de réflexion relayées à coups de twits de 140 caractères !….)

  3. Bonjour Monsieur CHEVALLIER,

    Encore et toujours le même constat des banques qui ne respectent pas les règles prudentielles.

    Cependant je m’interroge, ne croyez vous pas que toute l’omerta qu’il y a au sujet des banques
    est lié au fait de conflit d’intérêt entre les médias et ces mêmes banques. Quand vous payez des pages de
    pub ou des spots TV ce n’est tout de même pas pour voir les journalistes dirent du mal de votre Etablissement.
    Pour résumé Ne pas cracher dans la soupe. De plus cela aurait un effet dévastateur, tous les clients de ces banques
    iraient retirer leur argent et là ce ne serait plus bale I II OU III .

    Question :

    Pour se préserver d’un Tsunami annoncé depuis longue date, ne pensez vous pas qu’ un particulier peut protéger ses avoirs ou ses petites économies en changeant ses euros contre des Francs Suisse, de la Couronne Danoise, des Dollars singapourien, et les mettre à l’abris dans un Coffre en Banque ???

    Que pensez vous de cette éventuelle démarche ????

    Ou cela ne changera rien car si l’euro se crash, le monde entier en subira les conséquences.

    Merci d’éclairer ma lanterne à ce sujet…

    Bien cordialement,

    Jérome

  4. Un des documents provient du Crédit Mutuel lui-même. Voyez-vous comment ils ont construit ce chiffre de 11.2 ?
    Les fonds propres c’est simple.
    D’oû vient l’autre part du ratio, à votre avis? Qu’ont-ils déduit?

    L’article ci-dessus de la Tribune est surréaliste.
    Soit la Direction est incompétente, soit malhonnête.
    La seule solution serait que les dirigeants soient responsables sur leurs biens personnels…
    On peut rêver.

    Pour mémoire, le Crédit Mutuel est une banque mutualiste. Donc, les sociétaires clients sont responsables sur leurs biens personnels en cas de faillite, au prorata de leurs parts sociales.
    Il y a 33 MMEUR de fonds propres pour environ 7 millions de sociétaires.
    Au pire, cela voudrait dire 4700 EUR/sociétaire.
    Plus probablement, comme tous les fonds propres ne seraient pas cramés et que des sociétaires ont plus d’une part sociale, on aboutirait sans doute à 1500 EUR/personne…

    Je viens de fermer mes comptes au Crédit Mutuel ce matin…

  5. Isabelle G. (économiste)

    Les informations ci-dessus prêtent à confusion. En effet, les ratios de levier (endettement ou leverage) et de solvabilité ne sont pas calculés de manière aussi simpliste : ils tiennent compte par exemple, pour le ratio de solvabilité, de la qualité du risque encouru. Les calculs sont donc complexes et reposent sur une réglementation définie par le Comité de Bâle et par le Parlement européen, entre autres.

    Il est plus pertinent de se référer au ratio de solvabilité publié sur les sites officiels des différentes banques, qui font l’objet par ailleurs de contrôles internes et externes. Les règles relatives au ratio de levier seront, quant à elles, définies par un règlement européen, en 2015.

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