Déficits dans la balance des paiements : janvier 2012

La Banque de France a publié les chiffres de la balance des paiements du mois de janvier 2012. Malheureusement, les données et leur présentation varient d’un mois à l’autre, ce qui complique l’analyse.
Tout le monde devrait en parler car c’est très important…

Le déficit de la balance commerciale de ce mois de janvier a été de 6,751 milliards d’euros contre 4,613 milliards le mois précédent et un excédent de 14,2 milliards pour l’Allemagne !

Graphique 1 :

C’est à nouveau le grand plongeon mais aucun journaleux, aucun bonimenteur, aucun candidat aux élections présidentielles n’en parle.

Depuis juillet 2011, ce déficit est supérieur à 70 milliards d’euros sur les 12 derniers mois (nouvelle série !), avec un record historique atteint en octobre à 75 milliards,

Graphique 2 :

Depuis juin 2004, le cumul des déficits des biens seuls atteint un nouveau record de 335 milliards d’euros,

Graphique 3 :

Comme la France n’est plus compétitive vis-à-vis de l’étranger, surtout avec un euro fort, les entreprises étrangères ont peu investi en France (853 millions d’euros) et les entreprises françaises ont investi davantage à l’étranger : 4,072 milliards, la tendance du déficit des IDE (Investissements Directs Etrangers) s’accentue,

Graphique 4 :

(en ordonnée, chiffres en milliards d’euros)

La première augmentation des déficits des IDE est due à l’action de la dame des 35 heures qui risque de revenir et de produire les mêmes effets, la seconde vague est celle qui a été provoquée par les turbulences financières initiées par le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke, sur laquelle a surfé notre histrion ignare.

Depuis l’adoption de l’euro, le cumul des déficits des IDE atteint 623 milliards d’euros, nouveau record historique,

Graphique 5 :

Comme je l’ai écrit à maintes reprises, les déficits des différentes rubriques de la balance des paiements sont obligatoirement compensés par des transferts comptabilisés dans cette rubrique absconse N.4.700. Compte financier, Autres Investissements, Transactions nettes, France vis-à-vis du reste du monde, Solde, Non CVS-CJO, Mensuel, correspondant à la dette nette de la France vis-à-vis de l’étranger.

Ces transferts se sont montés à 26,7 milliards d’euros au cours du seul mois de janvier 2012. Le montant de la dette nette apparente de la France est ainsi remonté à 37 milliards d’euros fin janvier !

Graphique 6 :

Ces transferts proviennent des excédents allemands, des investissements en portefeuille en France d’opérateurs étrangers et très certainement par le rapatriement de milliards de dollars empruntés par les banques françaises aux Etats-Unis pour ne pas être en défaut de paiement dans cette devise ce qui cache l’ampleur des déficits réels qui dépassent 1 000 milliards d’euros !
L’€URSS ne survit (miraculeusement) que grâce aux largesses allemandes (et aux acrobaties des banques), mais ça ne peut pas durer éternellement…
Les déficits des balances commerciales peuvent être compensés par des entrées nettes de capitaux attirés par le dynamisme d’entreprises innovantes et rentables et par la sécurité que procurent les bons d’un Trésor sain comme c’est le cas aux Etats-Unis et en Helvétie.
Jadis, avant l’adoption de l’euro, tout le monde, de la ménagère au président de la République savait qu’une telle situation allait conduire la France à une dévaluation et à un serrage de ceinture général. Maintenant, à part quelques rares personnes encore conscientes, plus personne ne comprend ces problèmes économiques et financiers élémentaires.
Il aurait suffi de sortir de l’euro-système pour rétablir les équilibres fondamentaux. Tant que ce ne sera pas réalisé, la situation continuera à se dégrader. Elle n’est plus supportable pour les Grecs. Elle sera de plus en plus difficile à vivre pour les Français et les autres malheureux Euro-zonards.
L’€URSS peut végéter voire sombrer, ce qui n’est pas trop grave car les exportations américaines dans cette région du monde ne représentent que 2 % du PIB des Etats-Unis, ce qui est marginal, comme vient de le remarquer le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke.
Les Européens se seront détruits eux-mêmes par leur manque de culture économique et financière, ce qui est quand même assez surprenant, mais vu les réactions des uns et des autres, tout à fait compréhensible.
Dans ces conditions, il est évident qu’il faut prendre les bonnes décisions qui s’imposent

Cliquer ici pour voir la page des données de la Banque de France sur la balance des paiements, et cliquer ici pour lire mon article sur la balance des paiements du mois précédent.

7 réflexions sur “Déficits dans la balance des paiements : janvier 2012”

  1. Et pendant ce temps le déficit commercial de la grande bretagne continue également à augmenter -7,5 milliard de livre pour février. Il faudrait que les anglais comprennent qu’ils doivent quitter l’euro pour rétablir leur balance^^

      1. Seuls les pires idiots peuvent croire que le seul fait de ne pas appartenir à l’€URSS signifie qu’on est au paradis !!!
        Il faut effectivement avoir un minimum de connaissances élémentaires pour me suivre…

  2. Bonjour,
    Je ne comprends pas le graphique 4 concernant les IDE français et étrangers. On voit bien que les IDE étrangers ont tendance à baisser mais nous voyons aussi les IDE français à l’étranger en chute libre. Savez vous pourquoi? La rentabilité de nos entreprises affectée par la crise et leur difficulté à trouver des financements les empêche d’investir à l’étranger?

    Sinon, quelle est l’ordonnée du graphique? des millions d’euros?

    Merci

    1. La rentabilité de nos entreprises affectée par la crise et leur difficulté à trouver des financements les empêche d’investir à l’étranger ? oui (ça me semblait évident !)
      l’ordonnée du graphique : des milliards €

  3. On pourrait même ajouter que cela n’est pas prêt de s’inverser.

    Nos brillants politocards et industriels sont dans des logiques personnelles et court-termistes.
    Notre tissu industriel produit des produits moyenne-gamme. Ces produits sont voués à disparaitre.
    Seul restera le haut de gamme pour ceux qui ont les moyens et le ultra bas de gamme pour le reste des foules. C’est donc une refonte complète de nos industries qui est nécessaire.

    Et donc nécessité de stratéges (heu, pas ceux de chez Natixis…) qui voient loin, et qui ont pour but d’assurer les approvisionnements et la production de biens utiles aux populations. (comme le comité national de la résistance ou de Gaulle… depuis, on n’a plus eu de gens valables)
    Enfin, ça c’est pour qui se soucie de la destinée des masses… donc pas les industriels, et encore moins les politocards.
    Rien à voir avec ces tas d’idiots qui voient à court-terme comme ceux de pigeot qui vont fabriquer leurs voitures pourries en roumanie et renault qui vont fabriquer au maroc… au lieu de rediriger vers des voitures à bas cout, des véhicules de qualité ou utilisant des énergies innovantes (pile à hydrogène).

    Et à force de ne rien faire, c’est déjà trop tard.

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