Financiarisation des activités humaines

La financiarisation des activités humaines prend de plus en plus d’importance et elle est mal acceptée car les hommes ont curieusement beaucoup de difficultés pour comprendre ces problèmes financiers et monétaires alors qu’ils maitrisent plus facilement des problèmes techniques et scientifiques a priori plus complexes.

Et pourtant, tout est simple disait Milton Friedman

Au départ, les hommes préhistoriques vivaient mal au jour le jour. Lorsqu’ils ont compris qu’ils avaient intérêt à se spécialiser dans une activité et à échanger leurs produits contre d’autres, ils ont commencé à mourir de faim moins rapidement.

Pour faciliter les échanges, des hommes ont inventé par la suite des monnaies, ce qui a encore facilité les échanges et amélioré leur vie.

Il y a 5 000 ans, du côté de Babylone, d’autres hommes ont inventé la comptabilité en partie double qui a permis à ceux qui s’étaient enrichis de prêter d’une façon fiable de l’argent à des investisseurs, et certains ont même eu l’idée géniale d’emprunter de l’argent pour en prêter encore davantage.
Ainsi sont nés les banquiers puis les banques.

Ils ont permis, intuitivement, ou fortuitement, à l’argent de circuler plus facilement, ce qui a augmenté la richesse des nations et de leurs habitants.

En effet, la croissance du PIB réel, c’est-à-dire de la richesse des nations et de tout le monde est inversement proportionnelle à la variation l’argent qui ne circule pas ou mal (c’est-à-dire de l’épargne).

Le problème a été de maitriser correctement le système bancaire et monétaire à l’échelle planétaire, ce qui n’a été réalisé progressivement qu’après la Seconde guerre mondiale par l’intermédiaire du réseau des banques centrales coiffé par la Banque des Règlements Internationaux (la BRI).

Dans les années 80, les gens de la Fed et en particulier ce bon vieux Greenspan ont édicté les règles prudentielles que doivent respecter les banques, le fameux ratio Tier 1 qui s’énoncent ainsi : les capitaux propres doivent représenter au moins 8 % du total des dettes, ce qui correspond à son inverse, le multiple d’endettement, le leverage (que je représente par µ) de 12,5 (le total des dettes ne doit pas dépasser 12,5 fois le montant des capitaux propres).

Par la suite, au début de ce siècle, les dirigeants des grandes banques n’ont plus respecté ces règles de bonne gestion et ils ont fait pression pour les assouplir en réussissant à faire adopter des règles absconses qui leur permettent d’afficher en toute régularité des ratios à leur convenance : ce sont les ratios Tier 2 et de Bâle III qu’elles publient généralement triomphalement.

Le résultat en est un manque total de confiance dans le système bancaire, surtout par les dirigeants des grandes banques dans la zone euro comme le montrent les prêts de plus de 2 000 milliards d’euros de la BCE (aux banques) du fait que les marchés interbancaires ne fonctionnent plus.

Seules, parmi les banques mondiales à risques systémiques (les SIFIs), les banques américaines (des Etats-Unis) respectent les bonnes règles, celles de ce bon vieux Greenspan (qui a ramené les limites à 10) parce que les autorités (le gouvernement et les gens de la Fed dont le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke) n’ont pas hésité à flinguer les grandes banques qui ne respectaient pas les règles, celle des frères Lehman étant la victime la plus célèbre.

Ce résultat a été obtenu parce que les autorités doivent impérativement veiller à ce que l’argent soit sain, c’est le premier pilier des Reaganomics, pour que l’Amérique garde son leadership mondial.

En effet, le non-respect des règles d’endettement par les banques avait créé une bulle dans l’agrégat monétaire M3-M2 qui a éclaté avec les faillites et les restructurations bancaires ainsi qu’avec la chute du PIB.
De l’argent non-gagné se trouvait en masse dans les bénéfices indus des grandes banques. Il a disparu et avec lui ce début d’hypertrophie de la masse monétaire.

Il n’en est pas de même dans la zone euro où les autorités ont laissé imprudemment et inconsciemment se développer une bulle en M1 du fait que de l’argent non-gagné a été et continue à être distribué en masse surtout dans ces cochons de pays du Club Med (dont la France) : cet agrégat représente la moitié du PIB contre 15 % aux Etats-Unis.

Il n’en aurait pas été ainsi si l’euro n’avait pas été créé car les déficits des balances commerciales des pays du Club Med n’auraient pas pu être comblés par les excédents allemands (et des Pays-Bas et de l’Irlande).

L’hypertrophie de la masse monétaire de la zone euro est maintenant irrattrapable et elle crée des désordres considérables et durables qui font et feront chuter le PIB dans la plupart des pays et augmenter dramatiquement le chômage, la pauvreté et le désordre.

L’argent sain est le premier pilier des Reaganomics. Pour avoir ignoré ce principe fondamental du monétarisme, les Européens sont condamnés à une crise qui durera très longtemps avec de grands désordres, comme les Japonais qui n’ont jamais pu faire éclater la bulle en M3-M2, ce qui affaiblit considérablement leurs entreprises pourtant très performantes.

Si les règles de bonne gestion des banques sont respectées, si l’argent est sain, alors la croissance du PIB peut perdurer, ce qui est le cas en Amérique du Nord et pour une grande partie dans la zone Pacifique.

La richesse des nations et de leurs habitants augmente alors, ainsi que l’argent sain épargné qui doit impérativement circuler, donc être prêté. Selon le très vieux principe de comptabilité en partie double, les dettes doivent donc augmenter en même temps que les dépôts. Tout est alors équilibré.

Ces problèmes financiers et monétaires élémentaires jouent un rôle de plus important et ils touchent toutes les activités humaines partout dans le monde. Rares sont les gens qui les comprennent.

Et pourtant, tout est simple

33 réflexions sur “Financiarisation des activités humaines”

      1. @ myre : le rapport est simple, dixit JPChevallier himself : « La France est le pays qui a la gauche et le patronat les plus bêtes du monde… » (cf « La France qui perd », article du 24 octobre 2012). On aurait pu compléter la liste par l’ENA.

  1. bonjour,
    Est-ce que suivant le résultat de l’élection américaine, il peut y avoir un impact sur la politique monétaire en fonction du choix de l’équipe qui sera élu?

      1. B2 restera en place de toute façon… ou pas? Donc cela ne devrait pas changer énormément… puisque ce ne sont pas réellement les politiciens élus qui ont le pouvoir.

        Merci, en effet, pour ce ‘best of’, comme dit Julien 😉

    1. Montebourg n’est-il pas joli en marinière ? QUand il aura échoué au redressement de l’économie productive, il pourra toujours se recycler dans la mode chez Jean-Paul Gaultier : il a tout ce qu’il faut pour hisser la grand voile et faire chauffer la vapeur 🙂

  2. Bonjour,
    Merci pour ce résumé lipide.
    Combien de temps, selon vous, le système actuel peut il encore tenir ? Quelques mois comme l’estime Charles Gave ou plusieurs années, voir décennies comme les Japonais ?

  3. Je me demande alors si cela est une bonne chose d’emprunter auprès des banques de l’argent non gagné?
    Cela pourrait il aggraver encore un peu plus la situation?
    Bizarrement Romney qui est contre, soit disant, Ben Bernanke, est soutenu par les grandes banques américaines. Faut il y voir un but précis?
    Obama a été laché par ses soutiens financiers de l’élection précédente…..

    Olivier

  4. Bonjour et merci pour ce billet fort intéressant !

    Concernant la création des bulles monétaires, c’est plus flou pour moi…

    Quand vous dites: « De l’argent non-gagné se trouvait en masse dans les bénéfices indus des grandes banques US. »

    D’où vient cette argent non gagnée ? Vous faites référence au multiple d’endettement supérieur des banques à ce qui était autorisé et dicté par ce bon vieux Greenspan ?En gros, elles ont triché pour gagner plus…

    Pour la bulle en M1 en zone euro, c’est encore un peu plus sombre pour moi. Cette argent non-gagné distribuée fait référence aux taux d’intérêt trop faible dont doivent s’acquitter les pays du club-med pour emprunter ?

    Pourquoi cette argent se retrouve dans M1 et non pas dans M3-M2 ou encore M2-M1 ? Là, je sèche complètement…

  5. Christian Noyer, on se demande ce qu’il branle, mais quand on voit ce qu’il dit, on se dit qu’il vaut mieux pas qu’il soit aux commandes…. c’est affligeant, de la pure propagande.
    http://www.20minutes.fr/economie/1028454-christian-noyer-les-conditions-sortie-crise-reunies#

    Société générale interdite pour certaines activités au Japon.. gloups, …
    http://www.ft.com/intl/cms/s/0/e54d8a04-17b6-11e2-8cbe-00144feabdc0.html#axzz2AgIcLL63

    9ème QE en route pour le Japon, tout va bien également. Le japon tardera t il a faire un défaut de paiement sur sa dette?

    Je vais apprendre le russe et le chinois pour ma part, ce sera bien plus profitable pour l’avenir !!

    1. @ magaja : pour les langues, ça me rappelle une anecdote lors d’un cours de géostratégie avec un professeur particulièrement polyglotte (18 langues parlées !!! je vous jure que c’est vrai, un vrai ordinateur…).

      Lors d’un cours (nous sommes en 2002), il pose la question suivante : quelle est, pour vous, une langue d’avenir ?
      Avec ma légendaire discrétion je rigole avec mon voisin en disant à voix haute : « l’ouzbek ! ».

      Et le prof me regarde, en souriant en coin et me dit : « c’est bon choix, en effet ». Et il commence, de mémoire, à nous faire l’historique du pays, des religions, de la culture et bien évidemment des richesses du sous-sol….. Démonstration magistrale. Même si l’Ouzbékistant n’est évidemment pas devenu un eldorado particulièrement florissant, la réponse nous a scotché.
      Pour en revenir à la langue russe et pour toutes les richesses de ce pays : c’est mille fois oui ! ^_^
      (bien qu’au niveau stabilité juridique et politique, investir là-bas reste un peu aléatoire à mon goût….)

  6. Mr Chevalier, ci après la réponse de la BCE concernant le détail du point 5.2 du bilan « autres engagements »:

    « Sous le point 5.2 des passifs intitulé «Autres engagements », l’Eurosystème divulgue principalement les comptes courants des employés, entreprises et clients ainsi que les dépôts à terme et les dépôts remboursable à la demande des institutions financières listées comme exempt de l’obligation de tenir des réserves minimums.

    Pour votre information, ces comptes sont régulés en grande partie par des accords bilatéraux entre les Banques centrales nationales (BCNs) et leurs clients et donc toutes opérations liées à ces comptes sont sous la responsabilités des BCNs. En conséquence, la BCE ne collecte ni ne publie les détails sur ces opérations conduites par les BCNs de l’Eurosystème. »

    J’ai un peu de mal à comprendre ou je ne veux pas comprendre cette réponse? En gros « on fait nos magouilles et cela ne vous regarde pas? »
    Ai je bien compris?

    1. Oui ! La + grande opacité règne bien dans cette rubrique car les BCNs ne donnent jamais d’informations sur leurs opérations avec la BCE car elles estiment qu’il s’agit là de données de son ressort… et ça porte sur 55 milliards €

  7. Lundi 29 octobre 2012 :

    La troïka aux créanciers publics de la Grèce : «prenez vos pertes !»

    Selon l’édition de ce lundi de Der Spiegel, la troïka, composée de représentants de la Commission européenne, de la BCE et du FMI, serait parvenue à la conclusion qu’on ne pourra pas éviter une nouvelle coupe dans les créances helléniques. Et cette fois, la troïka demande de ne pas se contenter, comme en mars dernier, de mettre les créanciers privés à la peine, mais exige une contribution des créanciers publics.

    Selon le Spiegel, les représentants de la troïka ont présenté leurs conclusions jeudi dernier aux collaborateurs des ministres des Finances de la zone euro. Ce serait la première fois que la crise grecque coûterait effectivement de l’argent aux contribuables européens. En mai 2010, les pays de la zone euro avaient accordé 53 milliards d’euros à la Grèce sous la forme de crédits bilatéraux. Par la suite, 74 milliards d’euros ont été versés par le FESF (avec la garantie des Etats de la zone euro) à Athènes. Le FMI, lui, a déboursé 22 milliards d’euros pour Athènes. De son côté, selon le Spiegel, la BCE détiendrait par ailleurs 40 milliards d’euros de dette hellénique rachetée sur les marchés. En tout, 136 milliards d’euros de dettes grecques seraient entre des mains publiques.

    http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20121029trib000727686/la-troika-aux-creanciers-publics-de-la-grece-prenez-vos-pertes-.html

    Lors du premier défaut de paiement de la Grèce, 107 milliards d’euros avaient été effacés : ces pertes avaient concerné les créanciers privés.

    Lors du deuxième défaut de paiement de la Grèce, les pertes vont maintenant concerner les créanciers publics. « En tout, 136 milliards d’euros de dettes grecques seraient entre des mains publiques. »

    Contribuables, préparez-vous à payer.

    Contribuables, préparez-vous à payer pour le deuxième défaut de paiement de la Grèce.

    1. Partager une monnaie, c’était une bonne idée.
      En profiter pour obliger les citoyens à accroître, puis partager les dettes… C’est criminel.
      @ suivre…

  8. Héfaillistos, dieu grec de l'explosion de bulles des agrégats monétaires

    Je sais plus quel économiste avisé avait annoncé un concours de laideur monétaire il y a quelques temps

    avec toutes les obligs pourries que détient la bce, si elle prend les pertes, je suppose que l’euro va baisser (même si à natixis on pnese qu’il nage en eaux calmes) ?
    Est-ce que ce serait une « bonne nouvelle » pour l’économie, de nature à attirer les investisseurs ?

  9. Bonjour,

    je vous lis depuis « les mécanos de la générale » 1er opus, j’apprécie votre travail mais j’ai un doute croissant sur votre modèle qui semble s’appliquer de mieux en mieux aux USA et de pire en pire à l’Europe.
    Et si le modèle était faux au départ ?
    Je m’explique, vous décrivez l’économie d’un pays, mais aux USA la richesse est de plus en plus concentrée sur un nobre restreint de possédant qui de ce fai ont un comportement cohérent, n’oublions pas que le modèle est tiré de l’economie etatsunienne et de sa représentation, ce qui n’est pas tout à fait le fait de la vie même d ela nation.
    En Europe par contre la concentration est bien moindre et de ce fait le comportement de la monnaie très différente par essence que celle des USA.

    Vous paraissez toujours très sur de votre fait mais les postulats economiques qui abrogent les frontières entre macro et micro economie et vice versa sont ils en connection avec le réel et l’état réel de la richesse de la nation, qui compte quand même plus de population que de tres riches citoyens ?

  10. @BA Et pendant ce temps la…. « Les fonds vautours » (sic) font payer l’Argentine

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/10/30/les-fonds-vautours-font-payer-l-argentine_1782994_3234.html

    « M. Timerman a reconnu qu’au cours des dernières années, les fonds vautours avaient réussi à confisquer temporairement 28 biens appartenant à l’Etat argentin. Parmi eux, l’avion présidentiel, les résidences d’ambassadeurs argentins aux Etats-Unis, des comptes bancaires à New York et jusqu’à la maison, en France, où a vécu et où est mort le libérateur José de San Martin, à Boulogne Sur Mer. »

    Ah Ah Ah !

    En Grece ils vont saisir l’huile d’olive.

  11. LE JOUR OÙ FRANÇOIS BAROIN A ENVISAGÉ LA SORTIE DE LA FRANCE DE LA ZONE EURO.

    En novembre 2011, la crise de la zone euro est à son paroxysme.

    « L’Union européenne est dans le cyclone », écrit dans son livre Journal de crise, François Baroin, qui raconte comment il a organisé une réunion de travail pour envisager les pires scénarios. Une réunion qu’il a baptisé « Black Swan » :

    « C’est le nom que j’ai choisi de donner à une réunion dont il n’y a aucune trace.(…) Il s’agissait d’imaginer l’hypothèse la plus sombre de notre histoire économique moderne. A savoir un éclatement de la zone euro. » Pour cette réunion secrète, François Baroin convie trois personnes « de confiance » dans son bureau « au sixième étage à Bercy ». Une réunion « sans document ».

    Chacun sait que l’objet seul de la réunion, s’il était connu, pourrait avoir des conséquences désastreuses.

    Et l’ancien protégé de Jacques Chirac d’expliquer sa démarche :

    « Ce rendez-vous non-officiel ne porte pourtant que sur des hypothèses de travail. Ce serait de l’inconscience de ne pas les envisager. Et de la folie d’en parler. »

    Imaginant « le pire », à savoir « la sortie de la Grèce de l’euro, un effet de contamination, une théorie des dominos qui entraînerait de facto la sortie de la France », François Baroin et ses équipes se préparent alors à deux hypothèses :

    Le coût de la sortie de la Grèce de la zone euro pour la France.

    Et deux types de pertes : celles du secteur banques-assurances, et celles de l’éclatement de la zone tout entière.

    http://lelab.europe1.fr/t/le-jour-ou-francois-baroin-a-envisage-la-sortie-de-la-france-de-la-zone-euro-5653

    Dettes publiques en zone euro : chiffres du deuxième trimestre 2012 :

    1- Médaille d’or : dette publique de la Grèce : 300,807 milliards d’euros, soit 150,3 % du PIB.

    2- Médaille d’argent : dette publique de l’Italie : 1982,239 milliards d’euros, soit 126,1 % du PIB.

    3- Médaille de bronze : dette publique du Portugal : 198,136 milliards d’euros, soit 117,5 % du PIB.

    4- Dette publique de l’Irlande : 179,718 milliards d’euros, soit 111,5 % du PIB.

    5- Dette publique de la Belgique : 382,922 milliards d’euros, soit 102,5 % du PIB.

    6- Dette publique de la France : 1832,599 milliards d’euros, soit 91 % du PIB.

    7- Dette publique de Chypre : 14,939 milliards d’euros, soit 83,3 % du PIB.

    8- Dette publique de l’Allemagne : 2169,354 milliards d’euros, soit 82,8 % du PIB.

  12. Mercredi 31 octobre 2012 :

    La Grèce enregistrera en 2013 un déficit budgétaire, une récession et une dette plus lourds que ce qui était prévu il y a seulement un mois, illustrant les difficultés de redémarrage du pays contraint à de lourdes économies, selon le projet de budget présenté mercredi au parlement.

    En 2013, la dette du pays devrait exploser, selon le texte, à 189,1% du PIB, soit 346,2 milliards d’euros, contre 175,6% attendu en 2012.

    http://www.romandie.com/news/n/_Budget_2013_la_Grece_prevoit_une_reprise_plus_lente_que_prevu88311020121230.asp

    Dette publique de la Grèce :

    2007 : dette publique de 107,4 % du PIB.
    2008 : dette publique de 112,6 % du PIB.
    2009 : dette publique de 129 % du PIB.
    2010 : dette publique de 144,5 % du PIB.
    2011 : dette publique de 170,6 % du PIB.
    2012 : dette publique de 175,6 % du PIB, selon la prévision du gouvernement grec. La dette augmente, augmente encore, augmente toujours, alors que le premier défaut de paiement de la Grèce a effacé 107 milliards d’euros de dettes.

    2013 : dette publique de 189,1 % du PIB, selon la prévision du gouvernement grec.

    La question n’est plus de savoir si le deuxième défaut de paiement de la Grèce va avoir lieu.

    La question est de savoir quand le deuxième défaut de paiement de la Grèce aura lieu.

  13. @ BA

    Amusant la dépèche (propagande) de l’AFP « la Grèce prévoit une reprise plus lente que prévu ».
    Le PIB chute.
    La dette augmente.
    Le déficit public augmente.
    C’est pas vraiment une lente reprise… ce serait plutôt un declin brutal !

    Ca illustre très bien, comme le disent nos politiciens, que la crise est derrière nous 😉

  14. Compte tenu du thème un peu plus anthropologique de ce billet dont nous fait part Mr Chevalier, j’avais envie de vous faire part de ma pensée du soir:

    De nombreux économistes prétendaient que le Tsunami était finalement une bonne nouvelle pour le PIB du japon et la croissance, certainement en se basant sur le principe que toute catastrophe, comme un tremblement de terre, une guerre, etc, demanderait la reconstruction et donc un fonctionnement accru de l’économie.
    J’ai du louper un épisode car je ne crois pas que cela fusse le cas pour le Japon.
    Depuis la catastrophe du japon le PIB/habitant glisse
    Mais le pib en dollards courant lui augmente…
    Alors finalement selon de quel côté du miroir ou on regarde on peut interpréter ça différemment.
    A qui attacher de l’importance?

    Concernant l’ouragan Sandy. Les économistes disent un peu la même chose, car il va falloir reconstruire, en précisant que pour cela il faut que les infrastructures majeures n’aient pas trop été touchées…. certes…

    MAis au final:
    Quid des assureurs qui vont devoir couvrir tout ça? Je n’ai pas vu trop d’articles la dessus. Des faillites en vue? sachant que plusieurs assureurs américains ont été dégradés récemment par les agences de notation.

    Finalement reconstruire, c’est revenir au même état que précédemment? L’état d’avant la catastrophe. ALors est on plus riche après avoir reconstruit pour remettre à l’identique les choses? Je parle bien entendu pour l’intérêt général… non celui d’un ou deux…

    Je comprends toutefois parfaitement le raisonnement justifiant l’effet positif de la catastrophe sur le PIB, mais je n’y adhère pas…

    En tout cas, en regardant un peu le décompte des 600 et quelques milliards du plan d’aide US du début de crise, aide aux banques, sauvetage de fannie mae, aides aux assurances, on s’aperçoit que cette méthode pour l’instant est tout à fait pertinente.
    Les aides auprès des banques ont rapportés des dividendes ( puisque la contrepartie était un rendement sur actions prises en participation en contrepartie des aides) de 5%, fannie mae commencent à redevenir productifs de bénfices, dont l’état US pourra tirer partie, etc…
    A ce rythme l’opération aura rapporté aux américains d’ici quelques années.
    En europe nous sommes incapable de faire cela. Pourquoi? Car le côté bobo socialo interdit maintenant littéralement à l’état de laisser plonger une banque dite Too big to fail. Les US l’ont fait, nous ne le ferons jamais. Vous imaginez, les pauvres Français qui verraient leurs comptes vides? D’autant que le fond de couverture serait totalement incapable de couvrir quoi que ce soit, et même si, les délais administratifs n’empêcheraient pas la « ruine » de nombreuses familles. Sans compter le risque effet domino sur les autres banques eurozonardes, et le bankrun… On considère le peuple comme des assistés.
    « L’exemple » fait aux US a induit un réajustement automatique des autres banques, de leur leverage et de leurs bilans, éléments impossible en Europe.

    Bien que les US vont se retrouver face à d’autres problèmes, un peu identique, de dettes, ils ne trainent pas les mêmes casseroles que nous.
    Leur mentalité leur permet quelque part d’adhérer au principe que l’argent ne tombe pas du ciel.
    Cela motive les entrepreneurs, avec également une politique fiscale raisonnable.
    En europe à contrario, l’ensemble du toujours plus en « aides sociales », joue en quelque sorte l’effet inverse. Même les « producteurs de richesse », les gros bosseurs, créateurs de richesses, innovants par leurs idées, et leurs développement d’entreprises, se posent maintenant la question du « est ce que les risques que je prends, l’investissement que je donne va m’apporter quelque chose de plus que ceux qui n’auront pas fournis le même travail , pas pris le même risque, et que je vais embaucher finalement?

    Par contre les américains donneurs de leçons, sur les paradis fiscaux… alos que le Delaware … moi je dis qu’on devrait faire comme eux, dire que le massif central dispose d’un droit spécifique avec absence d’imposition sur les bénéfices pour les sociétés lol..

    C’était les deux pensées du jour.
    Entre les utopistes à mort, qui disent que le marché monte car il anticipe 6 mois à l’avance la reprise… pour ceux là je pense qu’ils devraient changer de métier, le marché n’est plus celui d’il y a 10 ans. Racheter le marché maintenant c’est acheter sans signal réel d’achat déjà. BFM pour 80% des gens qui y passent racontent un tas d’aneries et j’ai fini par virer cette radio de la programmation de mon poste de voiture.

    Par contre j’aurai aimé que Mr Chevalier détaille un peu plus l’évolution du PIB la prochaine fois.
    Ne devrais t on pas attacher de l’importance à la « structuration de la montée du PIB? » d’ou vient cette hausse? Comment se compose cette hausse du PIB?
    On revient sur le raisonnement Keynésien, considérant que faire creuses des trous et les faire reboucher ensuite, et payer des gens pour ça, c’est constructif car producteur de croissance du PIB…. en gros l’improductif produit du PIB?

    Bonne soirée.

Répondre à DrStef Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.