Friedman, B-2, euro et guerre monétariste

Milton Friedman répétait que l’euro tomberait après un grand choc mondial. Le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke l’a fait : il a provoqué ce grand choc mondial qui s’est manifesté par une chute importante et historique du PIB réel
Graphique 1 :

Cliquer sur les graphiques pour les agrandir.

… et surtout de l’emploi,
Graphique 2 :

Les données de ce graphique sont actualisées avec les derniers chiffres publiés.

Au vu de ces deux graphiques, a priori l’Amérique est perdante, ce qui est inconcevable.
En fait, elle est finalement gagnante car ce choc a des effets encore plus destructeurs dans la zone euro qui est maintenant sur le point d’éclater.
Ainsi, les Américains seront débarrassés pour des décennies de ces redoutables concurrents que sont les entreprises de la zone euro et surtout d’Allemagne qui est de toute façon perdante.

En effet, ses excédents sont pompés actuellement par les pays du Club Med tant qu’ils restent dans l’euro-système.
Quand les pays du Club en sortiront, ils affecteront gravement les banques allemandes sous-capitalisées et fortement engagées dans ces pays et par effet dominos, ils créeront des désordres considérables dans la vieille Europe.

Le raisonnement de Milton Friedman se comprend plus facilement quand on prend en considération ce qui se passe en Italie (ou en Allemagne) par exemple : le Nord (la Padanie) a des niveaux et des gains de productivité nettement supérieurs à ceux du Sud (le Mezzogiorno) ce qui n’empêche pas cette nation de perdurer car les Italiens ont, dans leur ensemble, le sentiment d’appartenir à la même nation dont le niveau de vie est en fait intermédiaire entre celui qui devrait être en Padanie et dans le Mezzogiorno.

Il n’en est pas de même pour la zone euro qui n’est pas et qui ne sera jamais une nation mais une zone de nations dont les niveaux et les gains de productivité sont très différents.
Ainsi par exemple, la grosse Porsche qu’utilise le directeur général du FMI pendant ses vacances en France ne sera jamais conçue ni fabriquée en Grèce.

La guerre est d’abord économique (monétaire, monétariste, financière) puis éventuellement diplomatique et enfin, dans le pire des cas, de haute intensité dixit Ludovic Monnerat, un spécialiste en la matière, cliquer ici pour voir son site malheureusement devenu presque inerte.

3 réflexions sur “Friedman, B-2, euro et guerre monétariste”

  1. La restructuration de la dette grecque inévitable.

    L’explosion du rendement sur les obligations de la dette grecque rend une restructuration pratiquement inévitable, selon le Financial Times.
    En effet, depuis avril, le rendement des obligations de deux ans a bondi pour se chiffrer à plus de 25 % la semaine dernière. Pour les obligations de 10 ans, le taux s’établit à 15,63 %. Cette hausse a pour effet d’accroître les coûts de financement pour le pays qui a joint la zone euro il y a une dizaine d’années.
    Les piètres finances du pays ont forcé, lundi, l’agence de notation Standard & Poor’s à abaisser la cote de crédit de la dette grecque à long terme à BB-.
    Si cette envolée se poursuit, une restructuration de la dette sera inévitable, selon le quotidien britannique. Les marchés financiers anticipent déjà une perte sèche de 55 % du prix des obligations, d’après certains produits dérivés. Ils prévoient également une restructuration d’ici 2013.

    http://www.lesaffaires.com/monde/monde/la-restructuration-de-la-dette-grecque-inevitable/530506

    Irlande : Dublin prévoit une restructuration de sa dette dans les trois ans.

    Le gouvernement irlandais prévoit que la dette publique sera restructurée dans les trois années à venir, rapporte le journal Irish Mail, citant une source ministérielle anonyme. Selon cette source, le gouvernement espère qu’un éventuel accord de restructuration de la dette grecque ouvrira la voie pour des négociations avec l’Irlande.
    Selon les prévisions du FMI, la dette irlandaise devrait atteindre 125% du produit intérieur brut (PIB) en 2013 et la dette grecque 158 % du PIB en 2013.
    La croissance de la dette irlandaise est un problème et doit être l’objet de négociations avec les partenaires européens, a par ailleurs déclaré dimanche Patrick Honohan, le gouverneur de la banque centrale irlandaise.
    “Si la croissance économique n’est pas au rendez-vous, il sera bien plus difficile de faire face à cette dette et pour faire face à une telle situation nous devons envisager avec l’Europe de meilleurs modalités financières”, a déclaré Patrick Honohan sur la chaîne RTE.
    Le ministre de l’Energie irlandais Pat Rabbitte a dit dimanche qu’il souhaiterait personnellement que la dette émise dans le cadre du plan de sauvetage de l’Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI) soit rééchelonnée.
    L’échéance moyenne de la dette émise dans le cadre du plan d’aide international de 85 milliards d’euros est actuellement de sept ans et demi.
    “Les taux d’intérêt (du prêt accordé à l’Irlande) doivent être abaissés et, de mon point de vue, la dette doit être restructurée”, a déclaré Pat Rabbitte à la chaîne RTE.

    http://lexpansion.lexpress.fr/economie/dublin-prevoit-une-restructuration-de-sa-dette-dans-les-trois-ans_255184.html

  2. BA écrit « Cette hausse a pour effet d’accroître les coûts de financement pour le pays qui a joint la zone euro il y a une dizaine d’années. »

    En réalité, tant que la Grèce ne lève pas de dette sur le marché, il est FAUX de considérer que sa dette lui coute plus cher, car sa dette lui coute uniquement (pour la dette ancienne) les intérêts prévus lors de l’émission, et (pour la dette récente) les intérêts auquel le Fond Européen a accepté de lui prêter.

    Tant que ceci durera (c’est à dire tant que le Fond Européen acceptera de prêter à la Grèce ce qu’il lui faut, c’est à dire tant que les Etats qui financent ce Fond, Allemagne en tête, jugeront plus intéressant de prêter via ce fond, car ceci leur fera perdre moins que de forcer la Grèce à restructurer sa dette) ça sera le cas. Il est difficile de prédire quand (si ça arrive, ce qui est bien possible, mais non certain) les Etats penseront avoir plutôt intérêt à forcer la Grèce à restructurer sa dette.

    En ce qui concerne le « choc financier » que Ben Bernanke aurait provoqué plus ou moins volontairement, pour éliminer un « concurrent » des Etats Unis….. le choc a eu lieu, indéniablement, mais je doute que B2 l’ai fait exprès (il s’en serait bien passé !). Je doute aussi que les Etats Unis sortent grandis ou gagnants de ce choc, qui ne fait que renforcer leurs vrais rivaux du 21ème siècle (l’Europe étant relativement « sous contrôle », y compris au niveau militaire avec l’OTAN, même sans faire exploser l’€uro. L’Allemagne -et l’Europe- avec sa population vieillissante serait la vrai menace pour les USA ? Je doute…), à savoir les pays émergents, Chine en tête, mais aussi Inde ou Brésil.

    1. Non…
      1 / La Grèce ne pourra jamais rembourser ses dettes, c’est certain.
      2 / B-2 & Co. ont volontairement créé cette « crise », là aussi, c’est indubitable.
      à partir de ces données commence la réflexion…

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