Grèce, €, fondamentaux : quelques rappels utiles… (suite)

Il est quand même étonnant que personne, parmi les journaleux et soi-disant économistes patentés, du moins dans les médias dits grands, n’analyse correctement les véritables problèmes qui se posent pour la Grèce !

En effet, comme je l’ai déjà écrit, le problème n’est pas de savoir si la Grèce fera défaut, ou s’il faut encore lui prêter quelques milliards d’euros pour survivre quelque temps […] mais le problème est qu’une zone monétaire regroupant des nations indépendantes dont les niveaux et les gains de productivité globale ne sont pas homogènes ne peut conduire qu’à un désordre croissant avec une sortie catastrophique à terme pour les nations les plus vulnérables (c’est-à-dire celles dont les niveaux et gains de productivité globale sont les plus faibles), ce qui est la cas de la Grèce.

Ce qui fait la richesse de l’Allemagne, ce n’est pas la politique budgétaire excédentaire menée par Angela mais le haut niveau de productivité des entreprises allemandes et inversement, c’est ce qui manque à la Grèce.
Ainsi par exemple, jamais d’hypothétiques constructeurs automobiles grecs ne pourront concurrencer des entreprises comme Volkswagen, Mercédès, BMW, Porsche…

Ce qui fait la richesse de l’Allemagne, ce sont surtout les Allemands. Il n’est de richesse que d’hommes disait Jean Bodin du temps où il existait encore des gens qui réfléchissaient logiquement.

Le fait que la Grèce soit dans une même zone monétaire, à savoir celle de l’euro est une aberration totale qui ne peut conduire qu’au pire, pire que ce qui s’est produit en Argentine.

Comme je l’ai déjà écrit, il n’aurait pas fallu créer cette zone euro, il n’aurait pas fallu que la Grèce adhère à cette zone euro ni les autres pays.
Les bons spéculateurs, ceux qui voient juste et loin, ont relevé que les rendements du Bund sont sur une tendance baissière longue depuis le mois de juillet 2007, c’est-à-dire depuis 8 ans, graphique que je complète depuis fin 2007 car c’est une des bases bien connues d’analyse monétariste
,

Document 1 :

En effet, l’€clatement produira de toute façon des dommages collatéraux importants dans la vieille Europe continentale, y compris en Allemagne. Donc, rien de bien nouveau sous le soleil.
Le seul décrochement de cette tendance du Bund a été provoqué à partir du 28 avril par la confirmation du relèvement des taux de base de la Fed
!

Les rendements des bons du Trésor des Etats-Unis sont proches de l’optimum, bridés par les risques d’€clatement,

Document 2 :

L’évolution de l’écart entre les rendements des bons à 10 ans et à 2 ans du Trésor des Etats-Unis confirme les bons fondamentaux américains et celle de leurs homologues allemands le plus grand désordre,

Document 3 :

άδραξε τη μέρα (Carpe diem) car l’avenir sera pire !

16 réflexions sur “Grèce, €, fondamentaux : quelques rappels utiles… (suite)”

  1. bonsoir.
    effectivement c’est la question que je me pose.faut il que je garde mes quelques économies pour passer le cap des grosses difficultés à venir ou bien je dépense tout sans faire pour n’avoir aucun regret !
    mon tempérament irait plutot vers la première solution sans un grand enthousiasme…

  2. Bonsoir,

    Je dois dire que j’attends vos articles avec d’autant plus d’impatience que la situation économique vous donne raison. Nous sommes donc dans le commencement de la fin. Combien de temps l’agonie durera-t-elle, là est la question.
    Sans rentrer dans une querelle technique, une chose me frappe. Tout le monde oublie, ou feint d’oublier, que le premier ministre grec est avant tout un communiste pur et dur à la tête d’un gouvernement qui ne l’est pas moins. En clair, ce n’est pas un pâle ersatz de Macron. Je doute fort qu’il renonce à ses lubies pour faire plaisir à la commission de Bruxelles et puis, aussi idiot que ce soit, il a été élu pour dire non aux impératifs bruxellois.

    Bonne soirée

  3. n’empêche qu’on laisse à Sipras le soin de sortir de l’eurozone,ce n’est vraiment pas glorieux de la part des partis dits traditionnels.idem en France on refile le bébé à Marine ?

  4. Bonsoir , à monnaie politique réponse politique on peut effectivement être inquiet sauf pour le personnel politique ,on les subit enFrance depuis trente ans et ils se battent déjà pour 2017 voir 2024 !
    On ne résout pas les problèmes avec ceux qui les ont créés : Albert EINSTEIN

      1. « De gros dysfonctionnements en ce moment sur mon site… »

        Cela fait déjà plusieurs semaines que ces dysfonctionnements sont apparus sur votre site, et ils deviennent de plus en plus fréquents. Aprés une recherche, ce matin, votre serveur ne répondait pas.

        Pas d’autres infos, sinon qu’il y a eu une tempête réseau hors normes hier.

  5. L’euro, l’UE : chacun se rappelle comment cela a été vendu par nos zélites avec l’assentiment des sup de co et autre chartered accountant recyclé en directeur de sup de co. C’était l’évidence même que cela finirait mal ; relire le « prophétique » JJ Rosa.

  6. On semble à peu près tous en accord à la lecture des commentaires pour indiquer 1) que les politiques du XXème siècle étaient dogmatiques (ils revendiquent un affranchissement du christianisme ici et là…mais pour le supplanter par d’autres dogmes modernistes), 2) que ceux actuels sont encore plus incompétents et plus asservis aux dogmes (il suffit de lire nos pdt et 1er M pour s’en rendre compte).

    Toutefois, j’émets un bémol pour ne pas tout rejeter sur les politiques, qui au passage sont « élus » par nous (en théorie…). En effet, on sait également qu’ils sont totalement asservis à la finance (bien que ce même FH lors de sa campagne l’ait dénoncée …pour la caresser dans le sens du poil quelques temps après à la City) de ce côté-ci de l’Atlantique comme de l’autre (cf. Clinton et la fin du GS Act) et que cette dernière réalise des profits de plus en plus substantiels depuis la crise sans jamais être inquiétée (hormis en Islande mais il convient de ne surtout pas parler de ce pays…).

    Du coup, comme ils ont les rênes, les réseaux, les parlementaires, les moyens de pression, laissons-les poursuivre mais il convient pour notre part de « ne pas être de leur siècle ».

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