Les Marioles de la BCE prétendent sauver la zone euro en crise (et même le monde entier menacé par contre coup d’une croissance trop faible) en prêtant à 0,15 % des centaines de milliards d’euros aux banques pour qu’elles les prêtent à leur tour aux investisseurs (ménages et entreprises) et en achetant pour des centaines de milliards d’euros des dettes d’entreprises et des Etats de la zone (comme l’a fait la Fed dans le cadre de sa politique monétaire dite accommodante, QE, Qantitative Easing), mais curieusement, personne (et surtout pas les Marioles de la BCE ni les journaleux ni les bonimenteurs que sont les experts financiers et économiques, en particulier les célèbres stratégistes de Natixis et des autres Gos banques) ne dit comment ces projets hors normes portant sur bien plus de 1 000 milliards d’euros seront financés !
La situation de la BCE est totalement différente de celle de la Fed.
En effet, si la Fed a acquis pour 4 230 milliards de dollars de titres (en bons du Trésor américain et en titres hypothécaires)…
Document 1 :
… c’est parce qu’elle dispose de 2 900 milliards de dollars de dépôts de banques qui sont constitués de leurs propres réserves et de celles d’entreprises qui sont leurs clientes et qui proviennent dans les deux cas de bénéfices accumulés en attente de placement (et pour 1 280 milliards en billets),
Document 2 :
La Fed n’a donc fait que faire circuler cet argent déposé dans ses comptes, ce qui est parfaitement légitime et même indispensable car, si elle ne l’avait pas fait, le gel de cette masse aurait eu des effets déflationnistes non négligeables.
Comme je l’ai déjà écrit à maintes reprises, cette politique dite de QE menée par la Fed a eu pour effet de réengager une circulation monétaire sans entrainer de création monétaire.
L’argent est donc resté sain aux Etats-Unis, ce qui est le premier pilier des Reaganomics.
Il n’en est pas de même dans la zone euro.
En effet, la BCE ne dispose que de 200 milliards d’euros de dépôts (rubrique 2 du passif) effectués par des banques (contre… 2 900 milliards de dollars pour la Fed !)…
Document 3 :
… qui proviennent en fait, non pas de bénéfices comme aux Etats-Unis, mais de prêts que la BCE a accordés à ces banques pour un montant de l’ordre de 500 milliards d’euros (rubrique 5 de l’actif) !
Document 4 :
Les Marioles de la BCE sont des équilibristes de haut vol !
Pour l’instant, tout va bien, l’euro système ne s’est pas effondré car ces Marioles de la BCE équilibrent leur bilan grâce à quasiment 1 000 milliards d’euros de billets achetés par les malheureux Euro-zonards (rubrique 1 du passif), à 400 milliards de capitaux propres dépendants en grande partie des cours de l’or (rubriques 11 et 2 du passif) et à ces 200 milliards de dépôts bancaires paradoxaux,
Document 5 :
Les actifs de la BCE sont donc financés presque pour moitié par sa fameuse planche à billets, 20 % par ses capitaux propres et pour le reste par un jeu d’écritures basé sur une gestion acrobatique du temps au jour le jour : la BCE récupère des centaines de milliards d’euros qu’elle prête en même temps aux banques !
Document 6 :
Un petit rappel : comme les banksters de la zone euro n’ont pas confiance entre eux, le marché interbancaire est bloqué. Les banques ayant une position débitrice sont donc obligées d’emprunter à la BCE pour avoir tous les soirs une position créditrice auprès d’elle sans pouvoir emprunter directement aux banques qui ont une position créditrice, comme c’était le cas avant les grandes turbulences financières.
Les mouvements de ces prêts et dépôts sont de très grande amplitude selon les tensions qui règnent dans la zone,
Document 7 :
L’écart entre les dépôts et (moins) les prêts tend à plonger. Il est miraculeusement maintenu à -300 milliards grâce aux vigoureuses interventions du Mariole qui est pourtant complètement dépourvu de munitions, c’est-à-dire de capitaux pour faire face à toute détérioration des marchés,
Document 8 :
Ces deux derniers graphiques montrent bien que les TLTRO (« Targeted Long-Term Refinancing Operations ») n’ont aucun effet sur l’offre de crédits des banques qui ne font que profiter de la baisse des taux pour rembourser des emprunts antérieurs.
Pour financer les centaines de milliards de prêts avantageux aux banques et de rachats de junk bonds, les Marioles de la BCE ne disposent que d’une marge de manœuvre de l’ordre de 500 milliards d’euros…
Document 9 :
… ce qui est peu car la situation peut se détériorer très rapidement, comme cela s’est déjà produit dans le passé récent,
Document 10 :
Pour l’instant, tout va bien, l’euro système ne s’est pas effondré.
pourquoi ne pas « réévaluer » le cours de l’or ? Aucune banque centrale n’est lésée … la France, l’Allemagne… les US, la Russie, même la Suisse …..
@ cn :
– Montant global des produits dérivés = 12 fois le PIB mondial,
– Stock d’or sur Terre : 42.000 tonnes,
>> Avec une conversion (candide) comme celle que vous proposez, révolution géopolitique et guerres en vue 😉
De plus en plus de gens voient que la zone euro n’est pas viable.
La zone euro va exploser, et ce sera un véritable feu d’artifice.
Les marioles de la BCE arrivent encore à faire tenir la zone euro en balançant des centaines de milliards de liquidités dans le circuit, comme si ils injectaient des centaines de milliards de litres d’eau savonneuse, et en créant d’énormes bulles de dette, mais ce n’est que partie remise.
Les bulles touchent à leur fin.
Les bulles immobilières, les bulles boursières, les bulles de l’extraction pétrolière, les bulles de dette privée, les bulles de dette publique, toutes ces bulles ne peuvent pas gonfler jusqu’au ciel.
Aujourd’hui, on dirait que toutes ces bulles n’arrivent plus à gonfler.
Elles tremblent.
On dirait que tout va finir par éclater, au même moment.
Quand les bulles éclateront, la zone euro éclatera.
L’année 2015 va être passionnante.
Lundi 15 décembre 2014 :
De la chute du pétrole pourrait jaillir le prochain krach, selon certains opérateurs.
http://bourse.lesechos.fr/infos-conseils-boursiers/actus-des-marches/analyses-opinions/de-la-chute-du-petrole-pourrait-jaillir-le-prochain-krach-selon-certains-operateurs-1020118.php
@Holmer :
l’or (et les autres métaux précieux) n’a pas à couvrir tous les produits dérivés, juste la monnaie circulante.
Pensée archaïque que de croire qu’une monnaie à besoin d’or pour s’assurer une certaine valeur d’échange dans le temps… Depuis quelques années, il existe une solution bien plus performante qu’on appelle courrament le système des changes flottants.
Un grand merci à notre hôte pour le partage de ses travaux d’analyse.
Et un deuxième merci pour sa constance, ce qui est bien précieux dans une époque où tout est précaire.
Oui, c’est important d’être constant (sans mauvais jeu de mot avec le titre d’un film nul)
Je pensais à quelques citations… qui reviennent en boucle dans mon esprit.
Ch.Baudelaire (poète) : « J’ai ramassé de la boue et j’en ai fait de l’or »
(surement la phrase préférée de B.Masters, inventeuse de produits dérivés subprimes)
Voltaire (escroc notoire exilé à Londres au 18ème) : « le papier finit toujours pas revenir à sa valeur intrinsèque : zéro. »
Le Baron au bouclier rouge…. (brillant commerçant actif qui vit de l’argent des autres gens passifs qui acceptent de lui prêter leur argent pour qu’il le reprête 10 fois et +) « Acheter au son du canon »
Rappel : toute l’année 2014, les agence de notation n’ont cessé d’avertir sur la nécessité en 2015 d’un bail-in. D’ailleurs M.Attali, pour une fois qu’il dit pas que des sottises, parle sans cesse de réforme monétaire en 2015.
Il n’y a strictement aucun message subliminal dans cette juxtaposition, mais je me disais qu’un retour à l’école autrichienne, la valeur des choses basée sur leur utilité intrinsèque, me semble une bonne option.
Juste l’opinion qu’il pourrait être temps. Enfin, disons peut-être est-ce le dernier appel.
Un terrain agricole sert à se nourrir, le papier pour acheter 10 terrains ne sert qu’à se torcher les fesses.
Une pièce d’argent peut acheter un panier de légumes ou un steak. Un billet de banque, on peut se moucher dedans une ou deux fois en pliant bien.
Une maison ça sert à habiter dedans, un tas d’épargne chez le crédit agricoule, ça peut disparaitre dans un bail-in.
Des travaux de panneau solaire électrique vous fournira de l’électricité….
Je ne suggère ici que quelques valeurs à privilégier par rapport au papier ou l’épargne en livret A dont le taux devrait baisser à 0,75 en Février, c’est déjà dans les tuyaux !
N’allez pas acheter une maison dont vous n’auriez pas l’utilité ! Faites en fonction de vos besoins à court et moyen terme.
Une dernière digue du système Potemkine avant le tsunami argentin étant la décision à venir du 14 Janvier 2015 prochain de la cour de Karlsruhe sur le rachat des OAT en première main par la BCE. Et non plus seulement en sous-main comme elle le fait actuellement.
Faut-il passer au mode de valeur autrichien ou y’a encore le temps ?
L’avis d’un monnétariste peut être utile.
Que se passerait-il, si aux US, les banques et les entreprises qui sont leurs clientes, souhaitaient récupérer leurs réserves déposées à la FED ?
bonsoir.sur le lien ci dessous je vous livre les résultats des derniers stress tests des gos banques européennes.Le crédit mutuel serait la meilleure;ouf me voilà rassuré ! ou presque…
https://www.cic.ch/fr/publications/les-actualites/actualite/test-de-resistance-bancaire-de-la-bce-resultat-rejouissant-pour-le-groupe-credit-mutuel-cic/
Tu sais, Ratel, je sais pas quelle est la crédibilité de ces test… en fait je crois qu’il s’agit surtout de propagande pour dire que tout va bien. Et qu’une crise, tellement violente que les gentils banquiers ont pourtant fait de leur mieux pour éviter, a tout emporté.
Déjà les premiers stress tests de la BCE avaient été passés haut la main par Dexia quelques mois avant que les français et belges soient forcés de renflouer plusieurs reprises.
Sinon, chez un certain Chevallier, on a ceci :
https://chevallier.biz/2014/11/credit-mutuel-2013-correctif/
Trop de liquidité, la bce fait tourner la planche à billets. Comment se fait-il que l’on aille pas vers une inflation?
Parce qu’il y a hypertrophie de la masse monétaire, comme au Japon. C’est létal à partir d’une certaine limite qui a été dépassée.