Pour les nuls en économie et finance qui ont des difficultés à comprendre ce qui se passe dans la zone euro, je reprends une série de mes précédents articles mis en ligne sur mon ancien (Over) blog, cliquer ici pour le lire…
Il y a 40 ans, tout le monde connaissait très bien ces problèmes de balances des paiements, de la ménagère au président de la république. Maintenant, seuls quelques dinosaures ayant de la mémoire osent en parler sans être écoutés…
Tout est simple ! Je ne comprends pas pourquoi les gens ne comprennent pas (les problèmes économiques élémentaires) disait Milton Friedman…
Je reviens sur mes billets sur les balances des paiements…
Quand un exportateur français se fait payer, sa banque, la BNP par exemple, reçoit 100 US$ qui sont inscrits dans les comptes de la BNP qui crédite le compte de son client (de la somme correspondante en euros au prix du marché).
Quand un importateur français paye son fournisseur asiatique, la BNP verse à sa banque 100 US$.
Tout va bien : la BNP utilise les 100 US$ reçus pour payer la banque asiatique (tout en faisant payer des frais de change à ses clients en prétendant avoir acheté et vendu ces US$ aux prix du marché car il lui faut bien grappiller des sous pour combler les milliards de pertes émanant des erreurs des dirigeants de la BNP).
Des problèmes commencent à se poser quand l’importateur doit payer 120 US$ (au lieu de 100 US$ dans l’exemple précédent).
Si la Générale a 20 US$ dans ses comptes, elle peut les lui vendre, sinon, la BNP est obligée de les acheter sur les marchés internationaux.
Les banques françaises dépendent, comme toutes les banques du monde, de la banque centrale du pays auquel elles sont rattachées, à savoir la Banque de France qui tient les comptes de la France vis-à-vis de l’étranger dans la balance des paiements, qui doit être équilibrée à tout moment.
Les banques françaises doivent avoir à tout moment une position créditrice vis-à-vis de la BdF.
Toutes les banques centrales du monde sont en relation entre elles et leurs balances des paiements doivent être équilibrées à tout moment.
Ainsi, tout le système bancaire et financier mondial dans son ensemble est équilibré tout en reposant sur des déséquilibres qui se compensent.
Les 20 US$ achetés par la BNP doivent être apportés par une autre banque ayant dans ses comptes 20 US$.
Une solution de facilité consiste à chercher cet argent là où il se trouve : dans les comptes de la Buba qui regorgent des excédents de l’Allemagne.
L’euro-système est alors équilibré mais il repose sur les excédents de la Germanie qui comblent les déficits de ces cochons de pays du Club Med (les PIGS + la France).
Avant l’adoption de la monnaie unique, ces pays du Club Med étaient obligés de dévaluer (ou de laisser se dévaluer leur monnaie) pour équilibrer leurs balances des paiements, ce qui obligeait tout le monde à avoir des comptes et des comportements sains.
Dans l’euro-système, les déséquilibres ne se voient que dans les comptes des balances des paiements… à condition de les trouver !
Dans la balance des paiements de la France, les déficits de la balance des biens et des investissements directs sont compensés par des excédents d’autres balances (des services en particulier) mais surtout par les sommes inscrites dans les rubriques Engagements (3,3,2) et Avoirs (3,3,1) dans le cadre des Autres investissements (3,3)… ce qui n’est pas d’une simplicité exemplaire !
La somme de ces deux rubriques (3,3,2 et 3,3,1) correspond à la dette nette de la France vis-à-vis de l’étranger, compte tenu des autres rubriques.
Comme je le subodorais, la dette brute (rubrique Engagements 3,3,2), est couverte par des emprunts à très court terme renouvelés sur lesquels la BdF ne communique traditionnellement aucune information (pour ne pas effrayer les manants).
Les concepteurs de l’euro-système ont très bien prévu son éclatement prévisible en maintenant la tenue des balances des paiements nationales mais tous les défenseurs de cette ineptie qu’est cette monnaie unique font en sorte que personne n’en parle, ce qui marche très bien car les euro-zonards ne comprennent rien à ces problèmes pourtant simples.
Heureux, les petits Suisses, qui ont une bonne culture économique et financière, profitent des désordres qui s’amplifient chez les barbares ignares qui les cernent.
Les honorables lectrices et lecteurs qui désirent vérifier mes analyses et graphiques peuvent le faire en consultant les données de la balance des paiements publiées par la BdF, cliquer ici pour les mulots déficients.
Complément : pour simplifier, la rubrique Autres investissements (3,3) porte maintenant la référence EA.M.FR.N.4.700.N.A1.E Compte financier, Autres Investissements, Transactions nettes, France vis-à-vis du reste du monde, Solde, Non CVS-CJO, Mensuel.
Cliquer ici pour lire mon premier billet du 10 mars sur ces problèmes.
« »En octobre 2011, dans le contexte du système de paiements transfrontaliers TARGET2, la Bundesbank avait accumulé une créance de 465 milliards d’euros sur le reste de l’Eurosystème, c’est-à-dire les autres Banques Centrales Nationales de la zone euro et la Banque Centrale Européenne. » »
http://my.ieseg.fr/bienvenue/DownloadDoc.asp?Fich=303790470_2011-ECO-07_Dor.pdf
Si je comprends bien, la BCE n’est pas vraiment une Banque Centrale Européenne … Intérieurement, elle tient uniquement les comptes des échanges entre les banques centrales nationales. Donc la zone euro n’est pas réellement une union monétaire puisque les comptes sont toujours fait séparément. Le problème étant que les dits compte n’ont en théorie aucun effet sur la valeur de la monnaie. En bref, on a supprimé les mécanismes de rétroaction naturelle des marchés sans les remplacer par aucun mécanismes sauf une feuille des scores … C’est un peu l’école des fans : on fait semblant de noter, mais à la fin tout le monde a gagné. Sauf que dans le monde réel, il faut bien quelqu’un pour acheter les cadeaux …
J’en déduis qu’une mesure nécessaire serait donc de fusionner toutes les banques centrales nationales dans la BCE, même si doute que les allemands soient très chauds maintenant que tout le monde a des créances envers eux …
@Deres,
Les US ont 12 banques centrales régionales. La différence, c’est qu en avril de chaque année, elles doivent remettre à zéro leurs dettes mutuelles. Il y a un allemand de L IFO qui a proposé d établir le même mécanisme en Europe et qui s’est fait traiter de charlot par tout le monde y compris la Buba.
Finalement, c’est simple, tout est simple !!!
A mon avis ce doit être même trop simple pour les énarques qui nous gouvernent. Ils ne sont pas habités à trop de simplicité…
Donc, si la balance commerciale de l’Allemagne reste positive, tout va bien dans le meilleur des monde. Ceci étant, il ne faut pas perdre de vue que le commerce extérieur allemand dépend au 3/4 des pays de l’eurozone.
Donc, que pourrait-il bien advenir si (par hasard) les excédents en dollars de la Bundesbank se mettaient à rétrécir ?
Quand un système commence à présenter plus d’inconvénients que d’avantages et bien il faut essayer d’en changer, c’est du moins ce que Mme MERKEL doit se dire sans oser l’exprimer, même à 1/2 mots.
Non, vous faites quelques erreurs sur les chiffres…
Le problème est que les déficits des PIGS+F augmentent + vite que les excédents de l’Allemagne en devises, et ça ne peut pas durer éternellement….
Si je ne m’abuse, normalement, si il y a un déficit de la zone euro vis-à-vis de l’extérieur, cela devrait faire baisser l’Euro, ce mécanisme existant toujours. Le problème restera donc que cette baisse de l’euro ne rétablira pas les équilibres internes qui sont figés dans le marbre (de nos tombes bien entendu …). Par contre, je ne vois pas trop si ces déséquilibres interne empêchent les ajustements de valeurs de l’Euro …
Secret Fed Loans Helped Banks Net $13B (Bloomberg)
http://www.bloomberg.com/news/2011-11-28/secret-fed-loans-undisclosed-to-congress-gave-banks-13-billion-in-income.html
La zone euro va exploser.
Après l’explosion de la zone euro, la Chine n’aura plus qu’à se baisser pour ramasser les morceaux.
Mardi 29 novembre 2011 :
Chine : une délégation va acheter des entreprises européennes en 2012.
Pekin (awp/afp) – Le gouvernement chinois enverra l’an prochain une délégation d’investisseurs chinois en Europe pour « acquérir des entreprises européennes », a déclaré le ministre chinois du Commerce Chen Deming, cité mardi par le quotidien « Global Times ».
« La Chine veut investir son important excédent commercial et ne veut pas détenir des milliards de dollars qui se déprécient », a déclaré M. Chen lundi lors d’une conférence à Pékin.
« Certains pays européens sont confrontés à la crise de la dette et espèrent pouvoir transformer leurs actifs en liquidités, c’est pourquoi nous allons encourager plus d’entreprises chinoises à acquérir des entreprises européennes », a encore expliqué le ministre chinois.
http://www.romandie.com/news/n/PRESSEChine_une_delegation_va_acheter_des_entreprises_europeennes_en_2012291120110711.asp