BCE, Fed et US$

A partir du moment où les capitaux propres de la BCE sont de 475 milliards d’euros, l’€URSS ne sombrera pas, du moins dans un avenir proche, comme je l’ai écrit précédemment.

Dès lors, le problème le plus important, limitant et critique même, est l’aptitude de la zone euro à récupérer des dollars (US$).

Seules les entreprises allemandes ont la possibilité d’en rapatrier massivement grâce à leurs exportations, ce qui était suffisant jusqu’en novembre dernier.
La nomenklatura française réussissait plus ou moins bien à en récupérer en plaçant des bons du Trésor notés AAA à des étrangers qui en détenaient les deux tiers fin septembre 2011 (d’après l’AFT, derniers chiffres publiés).

Le problème est que la situation en €URSS se dégrade au point que les banques de la zone (euro) ne peuvent plus s’approvisionner en US$ car les fonds américains n’ont plus confiance en elles et la BCE, dépourvue de dollars, est obligée d’en emprunter piteusement à la Fed : 50 milliards de dollars à 3 mois le 8 décembre,

Document 1 :

(cliquer sur les documents pour les agrandir)

Puis d’autres encore pour un encours de 76,6 milliards de dollars au 18 décembre d’après la Fed de New York,

Document 2 :

Pire encore, la BCE ne peut pas rembourser les dollars qu’elle emprunte à la semaine : elle est obligée de renouveler ses emprunts de semaine en semaine, et de plus en plus, pour près de 6 milliards de dollars au 20 janvier, derniers chiffres publiés sur le site de la BCE,

Document 3 :

Au total, ce sont près de 130 milliards qui ont été empruntés au 20 janvier, ce qui est visible dans les rubriques 6 et 8 du passif du bilan de la BCE,

Document 4 :

Ça ne peut pas durer éternellement a déjà dit tristement comme toujours le bombardier furtif.

Dans ces conditions, l’acharnement mis par la nomenklatura, en particulier française, à défendre l’indéfendable (la force de l’euro-système), se comprend. A terme, la défaite est certaine.

Cliquer ici pour lire la page de la Fed de New York relatant la situation des swaps.

6 réflexions sur “BCE, Fed et US$”

  1. Il est clair que si les banques centrales refusent un jour de coopérer entre-elles, pour s’alimenter en devises respectives en cas de besoin, il y aura un problème.

    Le même raisonnement s’appliquerait par exemple si la banque centrale de Chine refusait de fournir des Yuans à ceux qui en ont besoin (par exemple les USA) pour acheter des biens en Chine.

    Dans ce cas, le pays qui ne disposerait pas d’assez de cash dans une monnaie ne pourrait plus financer l’acquisition de biens dans la zone économique de cette monnaie, et devraient s’en passer…

    On devrait donc se poser la question ainsi : « quelle banque centrale pourrait avoir intérêt à ce que les pays de la zone €uro ne puissent plus acheter de biens dans leur zone monétaire ? ».
    Question subsidiaire : « l’Allemagne y aurait-il intérêt ? ».
    Autre question subsidiaire : « Les récents ajustements en zone €uro (PIGS, France, etc.) vont-ils dans le bon sens ou dans le mauvais ? » (en supposant que l’€ existe, ce qui est quand même le cas actuellement)

      1. Je me permets d’ajouter : déséquilibre des économies respectives ( au sens très large ! ).
        Une dette ne peut se concevoir qu’à partir du moment où l’argent rentre en conséquence d’une production effective échangeable sur un marché. Ce n’est pas bien difficile à comprendre !.

        1. Aucun d’entre-vous n’a répondu à aucune de mes 3 questions… (vous avez juste répété des évidence que je sais déjà). Avez-vous des réponses à l’une de mes 3 questions ?

          1. Pardonnez-moi, mais la construction de vos questions n’est pas bien claire.
            1 : dans un contexte censé donc normal de compétitivité pour des échanges économiques à l’échelle planétaire: personne. Quels sont les différents moyens de se procurer des devises étrangères ?, personnellement je n’en vois que deux, l’export et/ou l’emprunt.
            2 : l’Allemagne exporte, principalement dans la zone €, mais aussi sur la Planète. Concernant le « Reste de la Planète » ( hors €-zone donc ), elle peut libeller ses factures dans la monnaie choisie contractuellement avec l’acheteur ( on inclue alors non seulement le taux de change, mais aussi les droits de douanes respectifs selon les lois étatiques respectives ).
            3 : impossible de vous répondre car je ne sais pas ce que vous voulez dire par « récents ajustements en zone € ». De quels ajustements parlez-vous ?.
            Bien à Vous.

  2. Jeudi 26 janvier 2012 :

    Portugal : taux des obligations à 2 ans : 16,076 %.

    Portugal : taux des obligations à 5 ans : 19,452 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT5YR:IND

    Portugal : taux des obligations à 10 ans : 14,845 %.

    Sur le marché obligataire, le Portugal prend le même chemin que la Grèce.

    Désormais considéré comme « spéculatif » par les agences de notation, le Portugal voit ses taux obligataires s’envoler à des niveaux historiques et inquiète à nouveau les investisseurs, qui craignent que le pays suive le même chemin que la Grèce et fasse défaut sur sa dette.

    Si la plupart des pays fragiles de la zone euro ont resserré l’écart avec l’Allemagne sur le marché obligataire depuis le début de l’année, le Portugal a en revanche continué de subir la défiance des investisseurs.

    « Les marchés considèrent que les négociations en Grèce patinent et se concentrent sur le prochain maillon faible », explique Patrick Jacq, stratégiste obligataire chez BNP Paribas.

    Le rendement des obligations à 10 ans du pays se situait jeudi à près de 14%, au plus haut de puis la création de la zone euro. C’est le niveau qui était celui de la Grèce en juillet 2011.

    Les rendements exigés par les investisseurs grimpent malgré le programme de rachat de titres de dette mis en place par la Banque centrale européenne (BCE).

    De leur côté, les CDS (« Credit Default Swap »), des contrats de couverture contre le risque de défaut du pays, se sont envolés à des niveaux jamais connus pour le pays à un peu moins de 1.400 points de base.

    Cela signifie qu’il faut débourser 1,4 million de dollars par an pour assurer 10 millions de dollars de dette d’Etat portugais à 5 ans.

    « Le Portugal est vraiment sur le fil du rasoir », explique Jesus Castillo, économiste chez Natixis.

    Les marchés doutent beaucoup de la remise sur pied du pays et de la capacité à honorer ses dettes à terme, quand bien même il bénéfice d’une aide internationale, tout comme l’Irlande et la Grèce.

    En échange d’un prêt international de 78 milliards d’euros, Lisbonne s’est engagé à mettre en oeuvre sur trois ans un exigeant programme de rigueur budgétaire et de réformes lui permettant de renouer avec la croissance.

    Or, M. Castillo rappelle que les mesures déjà mises en place ont fait plongé le pays dans une récession plus forte que prévu.

    Selon les prévisions du gouvernement portugais et de ces instances internationales, le produit intérieur brut reculera de 3% en 2012.

    (Dépêche AFP)

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