€ crise : début de la fin

Hier lundi 5 septembre, les cours des big banks européennes too big to fail ont plongé, cf. les informations à ce sujet.
Les bourses des Etats-Unis étaient fermées. Les investisseurs américains, qui se basent sur les chiffres publiés et les déclarations officielles des autorités, ont une mauvaise appréciation de la réalité européenne. Ils n’ont pas pu freiner la chute de ces bad banks.

Josef Ackermann, président du directoire de Deutsche Bank, a déclaré que certaines banques européennes ne survivraient pas si elles devaient réévaluer la dette souveraine de leurs comptes au prix du marché. Pour la première fois, un dirigeant de grande banque admet publiquement cette réalité.

En effet, la plupart de ces banques publient des comptes qui ne donnent pas une image fidèle de la réalité pour tromper les investisseurs, ce qui est condamnable (au moins 25 ans de prison aux Etats-Unis), mais pas condamné, pour l’instant du moins. Des procès retentissants auront lieu à l’avenir sur ce point à l’initiative des investisseurs spoliés qui ont vendu des actions, surtout de banques exposées aux dettes grecques et acheté des bons du Trésor allemand dont les taux ont encore baissé à un plus bas historique.

Les écarts entre les rendements des bons à 10 ans des Trésors euro-zonards et ceux du Bund (qui jouent le rôle d’ersatz de monnaies nationales) ont battu les records historiques : 45 % pour la France !
Document 1 :

200 % pour l’Italie !
Document 2 :

La BCE ne peut sauver les apparences que pour le Portugal. Les écarts par rapport au Bund de tous les autres bons bondissent,
Document 3 :

Comme début mai 2010, les banques en défaut de paiement en dollars seront les premiers dominos qui tomberont. Ce sera le début de la fin.

Seuls les lecteurs de mon blog auront pu comprendre et anticiper l’euro crise. Tout est simple

16 réflexions sur “€ crise : début de la fin”

  1. Bonjour,
    Merci pour vos informations. Je ne suis pas un spécialiste économie/finance pourriez vous citer quelles banques sont concernées par « le défaut de paiement en dollars » (je ne vois pas de quoi il s’agit …)? Le Crédit Mutuel et la banque postale sont-elles concernées ? D’avance Merci.

  2. J’ai omis de commencer par ce qui semblait le plus évident … « les premiers dominos qui tomberont … », les banques donc, ce qui veut dire quoi concrètement ? Qu’elles seront purement et simplement rayées du paysage bancaire et que leurs client vont perdre tout leur argent ? (ou leurs dettes !!!!) ?

  3. C’est vraiment le début de la fin, et la Suisse est en plein dedans. La BNS vient de décréter un cours plancher de 1,20 CHF pour 1 euro ! Mais pourquoi donc s’arrimer à une monnaie qui va bientôt exploser ? Est-ce parce que justement cet arrimage n’est qu’une illusion qui n’est pas destinée à durer ? Ou alors la Suisse redoute-t-elle tant que cela la chute de l’euro pour aider à sa survie en « ne tolérerant plus de cours inférieur à 1,20 franc pour un euro sur le marché des changes », étant « prête à acheter des devises en quantité illimitée » ?

  4. Il n’y a sans doute pas que les too big to fail qui ont une épée de damoclès au dessus de la tête, les réponses accordées par les gouvernements en cas de faillites bancaires, et le respect de leurs obligations (à savoir la garantie des comptes « sans risques » jusqu’à un certain montant), auront toute leur importance.
    Mais bon qui dit faillite bancaire, dit probablement perte du « triple A » dans la foulée et dans tous les cas…

  5. De la même façon que Goerge, je ne suis pas spécialiste de ce domaine; d’où mon interrogation vis-à-vis de cette phrase :
    « les banques en défaut de paiement en dollars seront les premiers dominos qui tomberont. »

    Dans un avenir proche (très ?), faudra-t-il penser à enlever son argent déposé dans des banques telles que la Société générale pour aller ailleurs ?
    En parlant de cette banque, justement, n’est-elle pas l’un des premiers « dominos » à pouvoir s’effondrer ?

  6. Tout est simple…oui pour qui comprend, mais surtout sait quoi faire de ces informations.
    Car les informations ne valent que si on sait les utiliser comme il faut. Ce n’est malheureusement pas mon cas, et j’aurais aimé que M. Chevallier accompagne son argumentaire de quelques idées pour nous permettre au moins de surnager face à ce tsunami annoncé.
    Amicalement.

  7. Pour surnager face au tsunami, c’est assez simple. Comme face a un vrai tsunami, il faut fuir !

    Pour cela le demenagement est la solution, l’emigration je veux dire. Hors zone euro. Si c’est pour mettre a l’abri un patrimoine, c’est pareil, il faut le sortir de la zone euro. Heureusement ,c’est plus facile qu’emigrer …

  8. Mardi 6 septembre 2011 :

    Grèce : taux des obligations à un an : 88,485 %. Record historique battu.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB1YR:IND

    Grèce : taux des obligations à 2 ans : 52,314 %. Record historique battu.

    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 19,815 %. Record historique battu.

    Mathieu Bruckmüller : Comment expliquez-vous la déroute des banques en Bourse ?

    Sébastien Korchia, gérant actions chez Meeschaert : La semaine dernière, une mission d’évaluation composée du FMI, de l’Union Européenne et de la BCE qui s’était rendue en Grèce pour superviser la mise en place de leur plan d’austérité a claqué la porte. Le marché se dit que le FMI pourrait arrêter de renflouer la Grèce. Pour preuve, le taux d’intérêt des obligations grecques à un an a atteint hier les 80%. A deux ans, il est à 49%. De tels chiffres suggèrent que les investisseurs parient sur un défaut quasi-certain du pays. Si cela se produit, c’est la fin de la partie. La Grèce sera en faillite et les obligations grecques ne vaudront plus rien. En conséquence, les banques européennes qui détiennent en partie de la dette grecque (dont la Société Générale, BNP Paribas et BPCE) subiront des pertes conséquentes. Elles devront donc être recapitalisées jusqu’à 200 milliards d’euros si l’on en croit le FMI. Seul hic: faire une augmentation massive de capital en période de chute des marchés boursiers n’est pas très opportun, surtout si toutes les banques se livrent de concert à cet exercice.

    Mathieu Bruckmüller : Quelle est la solution pour enrayer cette spirale à la baisse ?

    Sébastien Korchia : La décision est politique. La question qui se pose est : ne faut-il pas laisser sortir la Grèce de l’euro pour qu’elle puisse procéder à une dévaluation massive afin de s’en sortir ? Pour le marché, la solution serait que les sommes consacrées au sauvetage de la Grèce soient désormais dédiées à la recapitalisation des banques européennes. Bref, laisser la Grèce faire faillite et créer un plan de sauvetage pour les institutions financières. C’est la seule solution pour arrêter l’hémorragie. Car au final, une chute en dominos des banques serait beaucoup plus grave que la faillite de la Grèce.

    http://www.20minutes.fr/economie/782068-sebastien-korchia-laisser-grece-faire-faillite-creer-plan-sauvetage-banques

  9. Mercredi 7 septembre 2011 :

    La Cour constitutionnelle allemande a jugé légales mercredi les aides promises par l’Allemagne pour lutter contre la crise de la zone euro, mais sommé le gouvernement d’impliquer davantage le parlement.

    Les députés allemands devront donner leur feu vert à toute aide « de grande importance » consentie par l’Allemagne, première contributrice de tous les plans de secours européens, selon le texte de ce jugement très attendu.

    (Dépêche AFP)

  10. Mercredi 7 septembre 2011 :

    Crise de la dette : la justice allemande valide les aides à l’euro.

    La plus haute instance judiciaire allemande a jugé à cet égard que le gouvernement « avait l’obligation d’obtenir le feu vert préalable » de la commission budgétaire du Bundestag, la chambre basse du parlement, avant de prendre un quelconque engagement.

    Pas question par ailleurs pour Berlin de ratifier des accords prévoyant une « communauté de dettes (…), surtout si elle est liée à des conséquences difficilement prévisibles », ont prévenu les juges suprêmes, ce qui peut donner des arguments aux adversaires des obligations européennes communes ou « eurobonds ».

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=7c6991258e29eab8c386806b32d20fa3

    En clair :

    – L’Union Européenne ne deviendra jamais une union des dettes.

    – Et il n’y aura jamais d’eurobonds.

    – De toute façon, les Etats européens riches n’arrêtent pas de répéter qu’ils sont contre la création d’eurobonds.

    – Bon, maintenant, qu’est-ce qu’on fait des cinq Etats européens en faillite ?

    J’aimerais que Nicolas Sarkozy, François Fillon, François Baroin, etc, répondent clairement à cette question :

    « Maintenant, qu’est-ce qu’on fait des cinq Etats européens en faillite ? »

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