Depuis que les premiers projets de création d’une monnaie unique européenne ont été élaborés, Milton Friedman et tous les monétaristes dont les Reaganomics ont montré qu’ils étaient voués à l’échec.
Les bons spéculateurs, c’est-à-dire les investisseurs qui voient juste et loin, donnent les indications les plus fiables sur l’évolution des fondamentaux (des nations et des entreprises) sur les marchés (avec les rendements des bons des Trésors et les cours des actions)… juste après les analyses des monétaristes et donc bien avant que les faits prédits se soient produits.
La situation de la Grèce et du Portugal (et de l’Irlande à cause des erreurs des dirigeants de ses big banks et de la banque centrale) est en dehors de toute logique économique.
La survie de ces pays n’est due qu’aux interventions intempestives (et condamnables) des dirigeants de la zone euro qui agissent contre les marchés pour retarder (et aggraver) les échéances inéluctables,
Graphique 1 :
Les décisions du dernier sommet de l’UE n’ont servi qu’à mettre une fin temporaire à un pic de crise qui aurait pu déboucher à court terme sur le défaut de paiement de la Grèce.
Il en est de même pour l’Espagne…
Graphique 2 :
… et pour l’Italie qui se trouve dans une situation comparable à celle de l’Argentine en 2001,
Graphique 3 :
La France est dans une situation comparable à ces pays, mais avec un écart plus réduit par rapport à l’Allemagne qui est quand même monté à un sommet de 30 % en cours de séance cette semaine passée,
Graphique 4 :
Heureusement, ces dettes publiques monumentales sont couvertes par des capitaux disponibles abondants : les rendements des bons des Trésors sont donc à des niveaux historiquement bas (inversement, les cours des actions, américaines entre autres, sont sous-évaluées de 30 % environ),
Graphique 5 :
Angela a réussi à imposer sa vision de l’Europe : la participation dite volontaire de la communauté financière euro-zonarde (banques et assureurs) au dernier plan de sauvetage de la Grèce va déclencher un jour le défaut de paiement réel de ce pays, ce qui précipitera la chute du premier domino euro-zonard.
Il lui suffira par la suite de faire comme pour le nucléaire : accepter la réalité (après Fukushima, le défaut de paiement de la Grèce), c’est-à-dire la volonté des électeurs qui ne veulent plus des centrales nucléaires ni des aides à la Grèce.
Angela n’a pas répété que « L’euro est notre monnaie, un symbole ».
Notre histrion ignare n’a pas sauté comme un cabri pour crier : « L’euro ! l’euro ! l’euro ! Avec Angela, nous disons : l’Europe, c’est la solidarité ! »
Il n’a même pas compris la manip (astucieuse) d’Angela !
L’adoption de l’euro, et son maintien, condamnent cette zone à un désordre croissant qui aura des conséquences très graves. Les hommes (et les femmes) politiques en sont les premiers responsables.
C’est du suicide collectif.
Autre aspect : s’ils avaient voulu créer une véritable puissance européenne, ces hommes (et femmes) politiques auraient dû attendre que les sentiments d’appartenance nationale dans les pays européens aient disparu en renforçant les économies nationales (grâce au maintien de monnaies nationales fluctuant librement entre elles) pour entreprendre par la suite la constitution des attributs d’une nation, en particulier d’une monnaie nationale et d’une armée pour pouvoir rivaliser avec l’hyper puissance américaine.
Commencer par imposer une monnaie unique est un projet voué dès le départ à l’échec.