La croissance du PIB, donc la richesse des nations et de leurs habitants dépend d’abord et avant tout des gains de productivité.
Tous les économistes américains le savent et en parlent. C’était la préoccupation majeure de ce bon vieux Greenspan. En France, personne n’en parle et il n’y a pas de statistiques fiables disponibles…
Depuis l’après guerre, chiffres de notre ami Fred de Saint Louis, l’évolution de la productivité, mesurée par le Nonfarm Business Sector: Output Per Hour of All Persons (OPHNFB), est claire : la productivité augmente fortement depuis 1997, au-dessus de sa tendance longue,
Graphique 1 :
Cliquer sur les graphiques pour les agrandir.
Cependant, un phénomène extraordinaire (c’est-à-dire en dehors de l’ordinaire, ou des normes) se produit depuis 2000 : les gains de productivité sont réalisés surtout quand la croissance du PIB baisse fortement, ce qui a été le cas en 2001-2002 et 2009-2010,
Graphique 2 :
Quand les affaires vont mal, les dirigeants des entreprises en profitent pour supprimer des postes de travail (ce qui améliore la productivité) et inversement, quand tout va bien, les gains de productivité sont faibles (les suppressions de postes sont différées).
La tendance longue peut être divisée en deux périodes plus courtes de gains croissants de productivité entourant une période de baisse des gains de productivité de 2002 à 2006,
Graphique 3 :
Ces phénomènes sont clairement visibles sur les graphiques réalisés à partir des variations d’une année sur l’autre et sur ceux d’un trimestre à l’autre en taux annualisé selon la présentation habituelle aux Etats-Unis,
Graphique 4 :
Les derniers chiffres publiés permettent de prédire a priori un retour aux normes dans l’avenir proche mais avec une certaine incertitude,
Graphique 5 :
Sur la très longue période, depuis l’après guerre, la tendance est très nettement à une baisse de la croissance du PIB et des gains de productivité,
Graphique 6 :
Plus que jamais, la croissance du PIB, donc la richesse des nations et de leurs habitants dépend d’abord et avant tout des gains de productivité comme le répétait toujours ce bon vieux Greenspan…
Il serait bon que les dirigeants politiques et économiques rappellent ces fondamentaux et agissent en ce sens, en particulier en imposant des réformes pour améliorer l’efficacité de l’enseignement avant les études universitaires.
A quoi bon en parler, puisqu’on ne cesse de nous répéter que la productivité horaire française est l’une des plus élevées de la planète. Pas besoin de gains disent-ils, on est déjà les meilleurs! Le hic, c’est qu’on travaille pas beaucoup à l’année.
C’est la productivité globale qui est importante.