Vive le PS… helvète !

Les dirigeants du Parti Socialiste helvète sont les seuls législateurs en Europe à comprendre les problèmes bancaires et à apporter la bonne solution : ils veulent que les banques aient un leverage au maximum de 10 (mon multiple d’endettement µ), c’est-à-dire que leurs véritables capitaux propres (sans les Cocos) représentent au moins 10 % du total de leurs dettes comme l’a défendu Hans-Jürg Fehr (PS/SH).

Malheureusement, cette exigence n’a pas été retenue par les autres partis car elle aurait forcé UBS et Crédit Suisse à augmenter leurs capitaux propres de 80 à 230 milliards de francs comme l’a fait remarquer Kaufmann (UDC/ZH).

Le problème le plus important en Europe est que les dirigeants des big banks too big to fail ont réussi à imposer leur loi à tous les hommes politiques (sauf à ceux du PS helvète) qui les ont fait passer en lois et règles comptables, le fameux ratio Tier 1 sous toutes ses formes y compris le Bâle III de façon à leur laisser la possibilité de tricher en maintenant des capitaux propres insuffisants par rapport à la véritable règle prudentielle d’endettement telle qu’elle a été définié par ce bon vieux Greenspan, à savoir que le total des dettes d’une banque ne doit pas dépasser 10 fois le montant de ses capitaux propres, constitués des apports en capital et des bénéfices accumulés, à l’exclusion de tout autre titre folklorique.

2011 Q2UBSCrédit SuisseTotal
Liabilities1 189,51945,7072 135,21
Equity47,26331,21678,479
µ (leverage)25,230,327,2
Tier 1 (%)43,33,7

En réalité, il manque globalement 135 milliards de francs à UBS et à Crédit Suisse pour que leurs capitaux propres respectent cette règle d’endettement (ils devraient se monter à 213 milliards).

Le capitalisme libéral ne consiste pas à laisser faire n’importe quoi aux entreprises, mais à leur imposer les bonnes règles du jeu économique pour que les joueurs puissent, dans ce cadre, jouer librement. Ces lois doivent être minimales mais pertinentes.

En laissant faire les dirigeants des banques, les Européens se sont condamnés à un désordre croissant et létal à terme.

5 réflexions sur “Vive le PS… helvète !”

  1. Rien à voir avec le sujet mais intéressant tout de même..

    Pour Izabella Kaminska, journaliste du « Financial Times » et spécialiste de l’énergie et des politiques des banques centrales, le prix du pétrole brut léger américain serait en réalité manipulé par la Fed, la banque centrale américaine, par l’intermédiaire de plusieurs fonds d’investissement pétrolier. De fait, aucun spécialiste n’est parvenu jusqu’à pré sent à trouver une justification convaincante à l’incroyable écart de prix – 26 dollars – entre le baril de Brent de la mer du Nord (brut léger de référence) et celui du West Texas Intermediate (WTI, son équivalent américain), ces deux prix servant de référence au marché mondial du pétrole.

  2. Le magazine challenges a publié un dossier (dans son dernier numéro) sur la crise et les banques en utilisant les « mêmes » critères que vous (Ratio Tier, etc.)
    J’ai mis les guillemets parce que leurs chiffres ne correspondent pas du tout aux vôtres (genre toutes les banques françaises ont un ratio Tier de 10% en gros)…
    Je suis plutôt de votre avis sur ces analyses , comme quoi, on peut faire dire un peu tout et son contraire, même avec des chiffres..

  3. La zone euro se porte mieux économiquement que d’autres grands pays développés, a affirmé aujourd’hui le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet à l’issue d’une réunion des ministres des Finances européens en Pologne.

    « Prises dans leur ensemble, l’Union européenne et la zone euro sont dans une situation probablement meilleure que les économies d’autres grands pays développés », a-t-il dit, reconnaissant « des erreurs au niveau de certains pays pris individuellement ».

    Le Tricheur ne manque pas d’air !

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