€ crise : politique, économie et finance

Depuis l’après la guerre, beaucoup de dirigeants politiques et économiques européens ont rêvé de créer les Etats-Unis d’Europe à l’instar des Etats-Unis d’Amérique en particulier pour que cet Etat puisse concurrencer… l’hyper puissance américaine comme le répétait si bien Chirak.
Il est difficile de comprendre que tant de gens influents et censés être compétents aient pu faire de telles erreurs…

En effet, la notion de nation est profondément ancrée chez (presque) tous les Européens, ou autre formulation : les électeurs ne sont majoritairement pas prêts, dans aucun pays européen, à voter pour l’abandon de leur souveraineté nationale de façon à mettre en place un gouvernement et des institutions souveraines au niveau d’un Etat supranational européen.

Pour atteindre quand même cet objectif, le socialiste Jacques Delors a eu l’idée de ne pas passer par la voie politique qu’il savait vouée à l’échec, mais par l’intermédiaire de la mise en place d’une monnaie unique au niveau européen, étape plus facile à atteindre, puis ensuite, de passer à la phase de l’union politique comme le pensait Jacques Rueff d’après une déclaration en 1949 : « L’Europe se fera par la monnaie ou ne se fera pas » !

Or, elle ne peut pas se faire par la monnaie car une monnaie correspond à une nation. Comme la zone euro n’est pas une nation mais une… zone, l’euro ne peut pas être la monnaie de cette nation qui n’existe pas !

De plus, la zone euro regroupe des pays qui ont des niveaux et des gains de productivité globale différents. Une monnaie unique n’est donc pas viable à terme à ce niveau.
Toute discussion sur ce thème est inutile.

Les déséquilibres (des balances commerciales et surtout de la position nette des pays membres vis-à-vis de l’étranger) entre les pays membres s’accentuent au fil des mois.

Dans ce système fermé de type Bretton Woods comme l’a fort justement relevé notre ami le docteur Bernard Trémeau, l’issue ne peut en être maintenant qu’un éclatement dans la douleur avec un retour aux monnaies nationales.

Axel Weber ne voulait pas gérer l’ingérable. Il a fort judicieusement démissionné de la présidence de la Buba. Son successeur commence à se battre contre les moulins à vent que sont les dirigeants de ces cochons de pays du Club Med qui menacent de le rendre responsable de précipiter la chute des dominos euro-zonards et même mondiaux s’il n’accepte pas l’inacceptable, à savoir que l’Allemagne continue à payer pour eux en acceptant par exemple l’émission de bons d’un Trésor euro-zonard qui n’existe pas (car un Trésor est l’organisme financier d’un Etat souverain).

Les dirigeants du Parti Socialiste Européen (PSE), dont certains sont au pouvoir comme Papandréou ou dans l’opposition comme la Dame des 35 heures, veulent imposer une fuite vers davantage d’intégration dans la zone euro en proposant l’émission de ces bons euro-zonards et l’adoption d’une nouvelle taxe européenne sur les marchés financiers pour les mater selon l’expression qu’ils ont utilisée.
Ils ne font que retarder des échéances qui n’en seront que plus douloureuses.

Cette monnaie unique contre nature qu’est l’euro est véritablement le produit des projets socialistes européens antilibéraux et antiaméricains (sous un vernis libéral).

Seuls des dirigeants allemands comme le président de la Buba et Angela continuent à s’opposer fermement à cette étape critique que constituerait l’émission de bons euro-zonards.

Depuis le premier défaut de paiement de banques de la zone euro présentant un risque systémique le 6 mai 2010, toutes les issues sont fermées et la situation ne fait qu’empirer, surtout depuis la fin de cette année 2010. Il est maintenant beaucoup trop tard pour agir en évitant le pire.

Un petit rappel : les spéculateurs sont des investisseurs qui voient juste et loin…
L’inversion de la courbe des taux de la Grèce, de l’Irlande et du Portugal, avec des rendements des bons à 10 ans à 2 chiffres signifient que la position nette de ces pays vis-à-vis de l’étranger est catastrophique, irrattrapable, ce que voient les marchés mais ce que n’admettent pas les hommes et les femmes politiques.

Depuis quelques semaines, ce sont les rendements des bons à 10 ans de ces autres cochons de pays du Club Med (Espagne, Italie et France) qui montent car la position nette de ces pays vis-à-vis de l’étranger est trop fortement négative, ce qui est grave.

20 réflexions sur “€ crise : politique, économie et finance”

  1. Bonjour,

    Je renoue avec plaisir avec vos billets après quelques jours d’absence et je dois vous avouer que leurs teneurs ne m’étonnent pas. Je subodorai l’irruption d’une crise importante à entendre les commentaires « avisés » des bonimenteurs de service tout au long de la semaine. Je ne suis pas déçu.
    Une question me taraude cependant l’esprit. A en croire nos menteurs officiels, seules quelques banques européennes n’ont pas réussi les stress-tests (http://www.boursier.com/actualites/economie/8-banques-europeennes-ratent-les-stress-tests-les-francaises-saluees-9668.html?sitemap). Pourriez-vous nous éclairer sur ces tests et leur valeur ainsi que sur les manipulations auxquelles nous sommes contraints d’assister? Merci d’avance.

    Bonne journée

    1. Ces tests ne valent rien, cf. les précédents et les méthodes utilisées. Le mieux, ce sont les règles de ce bon vieux Greenspan que j’applique, et c’est ce que font les bons spéculateurs… cf. le cours des mécanos de la Générale !

  2. Comment croire à des stress test sérieux et objectifs, alors même que l’ensemble de la nomenklatura européenne se défie des règles (suppression des conditions de solvabilité pour les collatéraux pris par la BCE concernant l’Irlande, le Portugal et la Grèce), se moque des marchés, et accuse les agences de notations internationales de vouloir précipiter la zone euro dans la crise ? Comment croire une seconde que l’UE respecte encore les règles ?
    La précision comptable des tests n’est probablement pas à remettre en question, en revanche les scenarii retenus et les seuils sont complètement farfelus. Pour ne pas dire faussement naïfs. Ainsi le calcul de la perte sur obligations souveraines détenues par une banque repose non pas sur le total des obligations détenues par la banque, mais uniquement sur la partie que la banque utilise en trading. En outre si une banque détient 5 milliards d’euros d’oblig grecques, le stress test demande de calculer la perte sur la base de 25% du nominal, alors que les oblig grecques sont déjà décotées de 51%. Donc pour calculer l’impact de la perte en capitaux propres on prend 25% de x% des obligations compartimentées en trading. Donc si la banque alloue 20% en trading, cela veut dire que la perte calculée sera de 5% du total (25% x20%) !!! Un défaut grec à 50% ferait une perte réelle de 2,5 milliards dans l’exemple, alors que le stress test ne l’évaluerait qu’à 250 millions… soit 10 fois moins !!!
    Enfin, les stress tests on retenu le seuil de solvabilité des banques à 5% ( core tier 1) ce qui est largement insuffisant..

    1. Ce sont ces « détails » qui sont importants ! Je ne les connais pas tous, loin de là, mais de toute façon, j’ai montré que ces tests officiels ne valent rien ! Merci pour ces « détails » qui valent pas mal de milliards d’€ de pertes…

  3. Je arlais avec un ami trader d’une grosse banque francaise la semaine derniere pendant le devissge de l’Italie. Pour lui, c’est simple: le defaut de la Grece est supportable, un autre pays et c’est la nationalisation obligatoire…

    1. Le déficit de la Grèce n’est pas celui d’un domino isolé. S’il l’était, il pourrait tomber tout seul. Le problème est qu’il entrainera la chute d’autres dominos… quand le 1° tombe, ça entraine les autres…

  4. En laissant le core tier 1 à 5% et en mettant un hair cut à 5% partout, on n’a en effet que 10 banques qui échouent !!

    CQFD

    Maintenant si on prend les décotes implicites des CDS…. c’est une autre histoire

  5. Morgan Stanley une des « grandes » banques d’affaires US sauvée de la quasi faillite par le gouvernement fédéral et la FED, comme d’ailleurs la plupart des banques, vient parait il, par le biais de son éminence puissance -10 de chef économiste, on ne recrute que ce genre de pointure dans les grandes banques ça rassure, et puis plus t’es dans la ligne du parti et plus t’es payé, vient, disais je et sauf erreur de ma part, de pondre une étude dans laquelle elle conclut que les US ne le font pas exprès de faire fondre la valeur de leur monnaie mais que c’est une conséquence indirecte ou indésirable (un peu comme les médicaments qui vous tuent) de la politique monétaire orientée vers la relance de l’économie US. Je ne savais pas que cette banque s’était lancée dans la production de comics. Comment peut on aujourd’hui croire quoi que ce soit, rien à changé malgré la crise financière, M. Obama fait de l’esbroufe, la banquiers centraux se prennent pour des stars ou des omnipotents ou omniscients alors qu’ils ne sont des grains de poussière, rien d’autre, on peut même croire que ce ne sont que des bidouilleurs à la petite semaine, des joueurs de poker débutants, de gens plus près de l’alchimiste dernier de la classe que du génie du diable, c’est pour ça qu’ils sont où ils sont, le diable ne supporterait pas qu’on lui fasse de l’ombre, il remet l’homme à sa place, à celle d’un avatar, un bug dans le programme de la création, un virus dégénéré. L’homme bon et intelligent, il le saque, l’exclu du système, le met en pénitence, que diantre, c’est le supplice et le châtiment diabolique qui n’a rien de divin, le diable veille à son territoire, la guerre froide c’est lui qui pour l’instant qui est en train de la gagner, le mal fait partie intégrante du virus, sans lui le virus n’est plus.

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