Parité €-dollar et €-crise

Les investisseurs avisés sortent leurs capitaux des pires de ces cochons de pays du Club Med : des centaines de milliards d’euros ont déjà quitté la Grèce et l’Espagne pour passer dans des banques allemandes, luxembourgeoises, helvètes, américaines et ailleurs encore.

Logiquement l’euro aurait dû plonger par rapport au dollar (US$), ce qui s’est effectivement passé à 3 reprises depuis le début des grandes turbulences financières,

Document 1 :

Cependant, l’euro n’a pas encore sombré et il a toujours rebondi mais de moins en moins haut, surtout depuis quelques semaines.

Ces rebonds peuvent s’expliquer par le fait que des investisseurs (dont la BNS) acquièrent des titres allemands, de bons Bund et des actions comme le montre l’évolution du CAC 40 et du DAX 30,

Document 2 :

L’évolution de ces deux indices était synchrone jusqu’à mi 2006 mais le DAX s’est envolé par la suite par rapport au CAC et il en est de même par rapport au S&P 500,

Document 3 :

La zone euro survit encore car sa balance commerciale est globalement équilibrée par les excédents allemands et par les apports de capitaux investis en Allemagne.

La place financière française est très vulnérable car les investisseurs étrangers (anglo-saxons et arabes, d’où l’attention portée par les gouvernements successifs à ces pays) détiennent 60 % du marché français (d’après Barclays Bourse) et 875 milliards d’euros de la dette de l’Etat (62,7 % de 1 395 milliards d’euros au 30 juin d’après l’AFT), d’autant plus que les 4 Gos banques françaises sont extrêmement fragilisées par leur sous-capitalisation et la masse énorme de leurs dettes (5 984 milliards) par rapport au PIB (1 803 milliards) soit 3,3 fois le PIB,

Document 4 :

2012 Q2BNPCASASociété GénéraleBPCE
Liabilities1 895,1541 757,4431 205,01 126,435
Equity74,88744,90541,748,492
Leverage (µ)25,339,1428,923,2
Tier 1 (%)4,02,63,54,3

A titre de comparaison, les 8 plus grandes banques américaines totalisent 9 129 milliards de dollars de dettes soit 58 % du PIB de 15 775,7 milliards !

Les Gos banques françaises ne tiennent qu’avec un euro fort. Lorsque l’euro baisse par rapport au dollar, les cours plongent,

Document 5 :

L’élasticité des cours de ces Gos banques aux variations de la parité €/$ est considérable.

Les dirigeants allemands ont raison de s’inquiéter du fait que la France est une Grèce en puissance !

Même avec la reprise des cours récente, la capitalisation des mécanos de la Générale (moins de 20 milliards d’euros) est égale à la moitié de ses capitaux propres (40 milliards environ) !

Ça ne peut pas durer éternellement
Avant un tsunami, tout va toujours très bien.

Cliquer ici pour lire un de mes articles à ce sujet datant de l’an dernier. C’est la même chose maintenant mais en pire.

10 réflexions sur “Parité €-dollar et €-crise”

  1. Avez-vous étudié l’évolution du coefficient de corrélation en €/USD et le cours des « Gos Banques françaises » ?

    Pour ma part, votre graphique ne me semble pas très convaincant.

    Et même si c’était le cas, on peut tout à fait penser que chaque fois que la crise sur la zone €uro s’est récemment exacerbé (en particulier sur la Grèce), la monnaie de la zone s’est affaiblit, et les actions des sociétés financières (et des autres aussi d’ailleurs) de la zone ont baissé (en partie d’ailleurs à cause de leur exposition à la Grèce). Ceci ne signifie pas que ces sociétés financières aient besoin d’un €uro fort pour « tenir » (d’autant que leur exposition à la Grèce, et même aux autres pays du Club Med, a diminué régulièrement).

  2. Mr Chevalier,
    J’ai lu dans un de vos articles, que les investisseurs « avisés » (éléphants), quittaient le Bund.
    La BNS ferait-elle une erreur avec en investissant sur le Bund ?
    cdlt

  3. Bonjour,

    Dans les comparaisons de long terme entre le CAC et le DAX, il ne faut pas oublier que le DAX inclut les dividendes, pas le CAC; ce qui atténue les différences.

    La décorrèlation n’en reste pas moins vraie.

    Cordialement.

  4. Bonjour Jean-Pierre,

    Dans votre article, il me semble que le montant total des dettes des 5 (ou est-ce 8?) plus grandes banques françaises égale celui des 8 plus grosses banques US : 5 984 milliards. Est-ce un hasard ou une erreur?

    Merci.

  5. Lundi 5 novembre 2012 :

    D’abord, il y a les belles paroles :

    « L’Union européenne menait lundi une offensive de charme auprès des Asiatiques, affirmant avoir pris le contrôle de la crise de la dette et avoir besoin du moteur de croissance que constitue l’Asie, lors d’un sommet qui réunit au Laos une cinquantaine de dirigeants des deux continents. »

    Les belles paroles, c’est cette phrase : « L’Union européenne menait lundi une offensive de charme auprès des Asiatiques, affirmant avoir pris le contrôle de la crise de la dette »

    http://www.boursorama.com/actualites/offensive-de-charme-des-europeens-en-asie-sur-fond-de-crise-de-la-dette-37cc477920758da25b98b6a4c7b463d3

    Ensuite, il y a la réalité.

    En zone euro, la dette publique de plusieurs Etats est devenue hors de contrôle.

    En zone euro, plus personne ne contrôle quoi que ce soit.

    1- Médaille d’or : dette publique de la Grèce : 300,807 milliards d’euros, soit 150,3 % du PIB.

    2- Médaille d’argent : dette publique de l’Italie : 1982,239 milliards d’euros, soit 126,1 % du PIB.

    3- Médaille de bronze : dette publique du Portugal : 198,136 milliards d’euros, soit 117,5 % du PIB.

    4- Dette publique de l’Irlande : 179,718 milliards d’euros, soit 111,5 % du PIB.

    5- Dette publique de la Belgique : 382,922 milliards d’euros, soit 102,5 % du PIB.

    6- Dette publique de la France : 1832,599 milliards d’euros, soit 91 % du PIB.

    7- Dette publique de Chypre : 14,939 milliards d’euros, soit 83,3 % du PIB.

    8- Dette publique de l’Allemagne : 2169,354 milliards d’euros, soit 82,8 % du PIB.

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-24102012-AP/FR/2-24102012-AP-FR.PDF

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