BNP-Paribas 2011

Notre Gos banque BNP-Paribas vient de publier ses résultats pour 2011…

Comme je l’ai écrit maintes fois contre tous mes détracteurs, les dirigeants de cette banque comme tous les autres, ne pensent qu’à une chose : augmenter leurs capitaux propres de façon à se rapprocher des multiples d’endettement (mon µ, leverage en anglais) tels qu’ils ont été définis par ce bon vieux Greenspan et la BRI, sans l’avouer de façon à ne pas effrayer le bon peuple ignare.

Grâce au hold-up du siècle réussi sur Fortis, BNP-Paribas a miraculeusement pu améliorer ce multiple à partir de la fin 2009,

Document 1 :

BNP published2008200920102011 Q22011 Q4
Liabilities2 022,321 988,201 923,531 849,951 889,91
Equity53,22869,50174,63276,12875,37
Leverage (µ)3828,625,824,325,1
Tier 1 (%)2,63,53,94,14

Sommes en milliards d’euros.

Cependant, ces chiffres publiés ne donnent pas une image fidèle de la réalité car les capitaux propres figurant au bilan incorporent en fait des titres super-subordonnés.

Seuls les dirigeants des Gos banques françaises ont réussi à faire admettre par leurs autorités (comptables en particulier) que ces titres puissent être considérés, sous certaines conditions, comme étant des capitaux propres ! Partout ailleurs dans le monde, ces titres sont classés parmi les dettes (ou capitaux étrangers) et non pas dans les capitaux propres.

Cette distinction est importante car les montants de ces titres super-subordonnés sont élevés par rapport à ceux des capitaux propres.
En soustrayant ces titres super-subordonnés (et les actions de préférence en 2008) des capitaux propres publiés, les capitaux propres qui sont réellement à prendre en considération sont les suivants,

Document 2 :

BNP2008200920102011 Q22011 Q4
Capitaux propres publiés53,22869,50174,63276,12875,370
Titres super Surbordonnés…10,5218,0458,0298,0387,261
Actions de préférence5,253----
Capitaux propres réels37,45461,45666,60368,09068,109

Ainsi, en respectant les méthodes de calcul préconisées par ce bon vieux Greenspan et la BRI, c’est-à-dire en comptabilisant les capitaux propres à leur juste valeur, sans les actions de préférence, sans les divers titres (super-)subordonnés, sans les minoritaires, le leverage réel de BNP descend mollement à 27,9 alors que le maximum est de 10, ce qui correspond à un ratio Tier 1 réel de 3,6 % (pour un maximum de 10 %),

Document 3 :

BNP Bâle III2008200920102011 Q22011 Q4
Liabilities2 038,0971 996,2421 931,5551 930,0681 897,174
Equity37,45461,45666,60368,09068,109
Leverage (µ)54,432,529,028,327,9
Tier 1 (%)1,83,13,43,53,6

Le montant des capitaux propres publié

Document 4 :

doit être diminué du montant des titres super-subordonnés considérés selon la réglementation française comme faisant partie des capitaux propres, ces informations se trouvent page 8 dans les Etats financiers consolidés non audités,

Document 5 :

Une fois de plus, il faut relever que les dirigeants des Gos banques françaises ont réussi à faire régner leur propre loi, c’est-à-dire qu’ils ont pu exercer une influence déterminante sur les autorités de façon à enjoliver leurs résultats qui sont cependant décryptables… à condition de le faire.

Heureusement, à ma connaissance, je suis toujours le seul à le faire mais mes analyses ont été confirmées par l’IASB qui déplore que des banques dans le monde ne respectent pas les règles internationales, ce qui fausse les comparaisons quand les corrections ne sont pas faites.

Dans cette atmosphère de déclarations qui ne donnent pas une image fidèle de la réalité en vue de tromper les investisseurs, ce qui est condamnable mais pas condamné, évidemment, les cours de nos Gos banques varient considérablement, ce qui permet aux personnes bien informées de faire des bénéfices indus en toute quiétude…

Avant de sombrer, l’URSS donnait l’impression aux idiots nuisibles d’avoir un avenir radieux. Il en est de même pour l’€URSS.

Cliquer ici pour lire le document de la BNP d’où sont tirées ces dernières données et cliquer ici pour lire mon article de l’an dernier à ce sujet.

4 réflexions sur “BNP-Paribas 2011”

  1. La gestion de la sûreté nucléaire en France est qualifiée de « French cooking » à l’étranger (ce n’est pas un compliment). C’est cette même « French cooking » qui vaut à la France la dernière place en Europe en matière de sécurité aérienne (oui, oui, bien caché mais bien réel). La « popote » de nos « élites ».
    Et l’intérêt général ?

    1. Les anglo-saxons sont prompt à dénigrer les français, mais il ne faut pas oublier qu’ils appliquent la « grandfather clause » sur des questions de sécurité (B737 et ses modernisations par exemple) ce qui est très limite … La réglementation technique est quand même un peu différente des normes de comptabilités. Par exemple, les centrales nucléaires américaines ont des autorisations de fonctionnement de 40 ans puis doivent demander une nouvelle autorisation pour 20 ans. La nouvelle autorisation correspond aux mêmes normes que les 40 années précédentes. En France, les autorisations sont aussi de 40 ans mais avec des visites décennales. Les renouvellements se font par tranche de 10 ans. Donc tous les 10 ans, les autorités ont le droit de demander l’application de la législation et technologie en cours et non celle au moment de la mise en service. Perso, cela m’a l’air plus rassurant.

  2. en effet, le président du pouvoir d’achat protégera le nucléaire quel que soit les couts exorbitants (qui seront répercutés sur nos factures)

    Il a pour but d’aller bosser à véolia une fois son mandat fini.

    Si ça baisse un peu, achetez. cette valeur ne pourra que remonter d’ici 2016 … sauf si eva moche est élue.

    Ceci est une bonne nouvelle pour les stratégistes obligataires qui vont se ruer sur les titres véolia…
    parce qu’ils beaucoup de liquidité dont ils ne savent que faire.

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