KA Finanz (Kommunalkredit), CDS, leverage et les idiots…

Bloomberg, d’autres agences et médias annonçaient vendredi le pire (le sauvetage en catastrophe par l’Etat) pour le lundi suivant (hier 12 mars) pour cette banque autrichienne KA Finanz (Kommunalkredit) qui devait crouler sous les pertes à cause de ses engagements sur les CDS de la dette grecque (après la déclaration de défaut de paiement par l’ISDA), et qu’il en serait de même pour les dizaines, les centaines et même les milliers de milliards de dollars engagés sur les CDS dans le monde sur la dette grecque.

Tous les pires idiots de la planète financière étaient d’accord là-dessus, ajoutant même avec délectation que les big banks américaines allaient être (enfin !) au bord du gouffre.

Aujourd’hui mardi 13 mars, rien de particulier ne s’est passé sur les marchés, pas de grands plongeons, juste la continuation de la faiblesse de ce qui reste des titres du Trésor grec.

Si la banque KA Finanz se trouve prochainement en difficulté au point d’être sauvée par l’Etat autrichien, ce n’est pas uniquement à cause de ses engagements sur la dette grecque, mais du fait de sa mauvaise gestion en général depuis un certain nombre d’années comme le montre… son bilan qu’elle ne publie pas !

En fait, seule une autre entité de ce groupe bancaire publie son bilan, Kommunalkredit Austria, qui est depuis plusieurs années dans une situation pire que celle de la banque des frères Lehman avant sa faillite avec un multiple d’endettement, mon µ, le leverage, de 37,8 correspondant à un ratio Tier 1 réel de 2,6 % !

Document 1 :

Kommunalkredit2010 Q42011 Q2
Liabilities15 852,2316 096,94
Equity418,837425,743
Leverage (µ)37,837,8
Tier 1 (%)2,62,6

Sommes en millions d’euros.

Ce qui est étonnant, ce n’est pas que cette banque puisse faire faillite prochainement, mais qu’elle n’ait pas fait faillite plus tôt.

Document 2 :

Une fois de plus, les bons investisseurs qui cherchent à comprendre les problèmes économiques et financiers pour gérer au mieux leur capital, c’est-à-dire les bons spéculateurs, ne peuvent que constater le bien fondé des leçons de ce bon vieux Greenspan qui a rappelé que l’essentiel pour les banques est d’avoir un leverage inférieur à 10, tout le reste n’étant que littérature inutile pour idiots nuisibles qui malheureusement pullulent.

Quand une banque a un mauvais leverage, cela signifie toujours qu’il y a quelque chose qui ne va pas quelque part, qu’il y a des cadavres dans les placards malgré les apparences. Où ? Lesquels ? Combien ? Il est souvent impossible de le savoir car il n’est pas facile de l’extérieur de voir ce qui se passe à l’intérieur des banques.

Le leverage tel que je le calcule d’après les règles édictées par ce bon vieux Greenspan et par la BRI, est bien le meilleur instrument d’analyse possible, le plus fiable.

Ce qui s’est passé à propos de la Grèce au cours de ces derniers jours permet de faire le tri entre les sources d’informations, les bonnes et les mauvaises, et mes honorables lectrices et lecteurs auront pu constater, une fois de plus, la justesse de mes analyses et prédictions contre celles de mes détracteurs et de tous les idiots inutiles qui ne comprennent rien aux problèmes économiques et financiers qui se posent actuellement mais qui triomphent dans tous les médias.

Cliquer ici pour lire le rapport financier de Kommunalkredit Austria.

5 réflexions sur “KA Finanz (Kommunalkredit), CDS, leverage et les idiots…”

  1. « car il n’est pas facile de l’extérieur de voir ce qui se passe à l’intérieur des banques. »
    Et bien je vous conseille (mais c’est relatif au passé) la lecture de l’ouvrage Le crédit lyonnais 1863-1986 : études historiques, Bernard Desjardins.
    Notamment, les entretiens tout en fin…

  2. Je n’y comprends plus rien, la Banque Postale est en pleine forme, elle prête aux autres banques:

    La Banque postale a accru en 2011 ses prêts aux autres banques
    Mis à jour le 13.03.12 à 14h34
    La Banque postale, filiale bancaire de La Poste, a indiqué mardi qu’elle avait augmenté l’an dernier ses prêts aux autres banques françaises, confrontées à partir de l’été à des difficultés de refinancement au plus fort de la crise de la dette dans la zone euro.

    Rejetant tout qualificatif d’«aide», Philippe Wahl, le président du directoire de la Banque postale, a expliqué qu’il était important pour la banque de «participer à la stabilité du paysage bancaire et financier français.»

    Excédents de liquidités en 2011

    «Nous n’avons jamais fait preuve de défiance vis-à-vis des grandes banques françaises. Elles sont nos concurrentes dans la vie quotidienne et commerciale. Mais face à la crise de liquidités, nous avons été là pour elles», a déclaré Philippe Wahl lors d’une conférence de présentation des résultats 2011.

    Alors que les banques s’efforcent de renforcer leur base de dépôts bancaires pour répondre aux nouvelles exigences réglementaires de financement, la Banque postale, qui s’est lancée en 2011 dans le crédit aux entreprises, a souligné avoir été dans une situation d’excédents de liquidités.

    Fin 2011, les dépôts de ses clients s’élevaient en effet à 90,6 milliards d’euros pour seulement 42,1 milliards d’euros de crédit octroyé.

    Des crédits aux collectivités locales dès juin

    La Banque postale, qui lancera mi-2012, avec la Caisse des dépôts (CDC), une co-entreprise de financement des collectivités, a aussi dit que ses activités de crédit seraient opérationnelles à compter du mois de juin.

    Interrogé sur l’avenir des salariés de Dexia Crédit Local (DCL), filiale française de Dexia acculée au démantèlement, Philippe Wahl a expliqué que ces collaborateurs auraient la possibilité soit de rester dans DCL, soit de rejoindre le nouvel établissement de crédit qui reprendra DexMA, soit de rejoindre la co-entreprise entre la CDC et la Banque postale.
    http://www.20minutes.fr/ledirect/897141/banque-postale-accru-2011-prets-autres-banques

    Quand ça péter, et si ça pète, il va y avoir du dégât.

    La Banque Postale peut elle faire faillite?

    Toujours pas de krach de l’immobilier à l’horizon, les taux baissent.

  3. Je me souviens plus de qui traitait d’idiots ceux qui confondent des taux bas et des taux en baisse….
    quand des taux sont historiquement bas, qu’ils baissent encore plus ou qu’ils remontent un tout petit peu ne change pas grand chose.

    je crois que le krach immobilier n’aura pas lieu tout de suite. ou du moins pas de l’ampleur qu’il devrait subir (-30%)
    des gens vont bien vite se rendre compte que ça risque et vont acheter de l’immobilier y compris sur du locatif même à faible rendement. c’est mieux ça qu’une brouette de papier.
    et c’est les biens de petite taille qui vont monter puisque les acheteurs vont y aller. Ta

  4. dsl,erruer de frappe. jen finis ma phrase avortée… « Ta….

    tandis que les grosses propriétés ne trouveront aucun acheteur du tout.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.